Les élections de dimanche au Venezuela sont un point de départ à la fois pour le pouvoir du président Nicolas Maduro, qui cherche à faire lever les sanctions, et pour l'opposition, qui espère un scrutin présidentiel démocratique au plus tard en 2024.
Quelque 21 des 30 millions de Vénézuéliens doivent voter avec des machines pour élire 23 gouverneurs ainsi que les maires et conseillers de 335 communes.
Selon observateurs et sondeurs, le parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir est en excellente position pour un raz-de-marée, surfant sur la division de l'opposition, dans ce pays touché par une crise économique sans pareille et en proie à l'hyper-inflation.
L'opposant Henrique Capriles, deux fois deuxième de la présidentielle, a du reste reconnu avant le scrutin que sans union, "soyons honnêtes: le PSUV va gagner".
Une opposition en manque d'unité
Très divisée, l'opposition qui a boycotté la présidentielle de 2018 et les législatives de 2020 a rompu avec sa stratégie. En mobilisant ses troupes démotivées, elle aspire à créer un mouvement de fond en vue de la présidentielle de 2024.
Sans pouvoir mais reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, Juan Guaido ne votera pas mais annonce: "Voter ou non (...) il n'y a pas de dilemme, il y a une certitude Maduro est et continuera à être illégitime". Il dit lui aussi qu'il faut "unifier la lutte".
Espoir de desserrer l'étau international
Faisant face à des sanctions économiques notamment de la part des Etats-Unis qui veulent évincer Nicolas Maduro du pouvoir, Caracas cherche à desserrer l'étau. Son objectif est de donner des gages de démocratie "pour faire lever au moins partiellement les sanctions, notamment celles pesant sur le pétrole" estime Oswaldo Ramirez, consultant de ORC Consultant et de Vengoechea & Partners, interrogé par l'AFP.
Le gouvernement vénézuélien, dont une partie des fonds à l'étranger sont gelés, veut pouvoir plus facilement vendre son pétrole (dont les Etats-Unis étaient le principal acheteur) et pouvoir importer sans difficultés.
Mission d'observation de l'UE
Pour cela, il a fait des concessions: il a ouvert des négociations avec l'opposition, réformé le Conseil national électoral (CNE) pour y inclure des opposants ou invité des missions d'observation de l'Union européenne ou de la fondation Carter.
C'est la première fois que l'UE va observer un scrutin au Venezuela depuis 15 ans. Habituellement à cheval sur sa "souveraineté", Caracas a même avalé quelques couleuvres comme des déclarations de Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l'UE. Cela "montre que le régime a besoin de cette mission" qui crédibilise le scrutin, selon un opposant.
afp/oang