"Nous autoriserons désormais les intrants chimiques dont le besoin est urgent", a déclaré le secrétaire du ministère, Udith Jayasinghe, à la chaîne de télévision privée News First avant des manifestations d'agriculteurs prévues à Colombo.
"Compte tenu de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire, nous avons pris cette décision", a-t-il expliqué en annonçant la levée de la large interdiction de tous les produits agrochimiques, y compris les herbicides et les pesticides.
Le mois dernier, les autorités avaient déjà levé les restrictions sur les importations d'engrais pour le thé, principal produit d'exportation du pays.
Les organisations d'agriculteurs avaient prévu de marcher sur le Parlement dans la capitale vendredi prochain pour exiger l'importation de produits chimiques essentiels pour protéger leurs cultures.
Une économie exsangue faute de touristes
En pleine crise économique, le Sri Lanka est notamment victime d'une sévère chute de ses réserves de devises entraînant de graves pénuries de vivres, de pétrole brut et d'autres produits essentiels. Les supermarchés ont ainsi dû rationner les ventes de riz, n'autorisant que cinq kilos par client.
Le président Gotabaya Rajapaksa avait justifié l'interdiction d'importation en déclarant vouloir rendre l'agriculture sri-lankaise 100% biologique. Mais cette politique a été mise en place après que l'économie de l'île, à court d'argent, a été durement touchée par la pandémie de Covid-19, les recettes du tourisme et les envois de fonds des travailleurs étrangers ayant considérablement diminué.
Plus aucune raffinerie de pétrole sur l'île
Les autorités ont tenté d'économiser des devises étrangères en interdisant l'an dernier toute une série de produits importés, dont certains aliments et épices. Le Sri Lanka a également fermé sa seule raffinerie de pétrole le mois dernier après avoir manqué de dollars pour importer du brut.
De vastes étendues de terres agricoles avaient été abandonnées après l'interdiction d'importation de produits chimiques.
afp/oang