Ce nouveau délai n'est pas sans conséquence, même pour la Suisse, alors que l'hiver approche et qu'il s'agit d'une période stratégique pour les besoins en énergie.
Les stocks de gaz sont au plus bas à cause d'un incendie qui a touché une importante usine de la société russe Gazprom.
Certains observateurs accusent également Moscou de faire grimper les prix du gaz en modérant leurs exportations dans le but d'accélérer la mise en service du gazoduc Nord Stream 2.
Les premiers effets de cette pénurie se font déjà ressentir, avec des prix qui ont atteint un niveau historique. "Avoir des prix d'électricité élevés, c'est plutôt une bonne nouvelle pour l'économie d'énergie parce qu'on réduit la consommation, mais il ne faut pas oublier que cela touche au porte-monnaie des gens", souligne Stéphane Genoud, professeur en management de l'énergie à la Haute école spécialisée du Valais.
Des effets sur l'environnement
La hausse des prix affecte également le climat, en raison des besoins accrus d'autres sources d'énergie, pas toujours vertes. "Les seules façons de se prémunir contre ce coût, c'est d'avoir des énergies autonomes et nationales", remarque Patrick Gantès, secrétaire général du Centre de recherches entreprises et sociétés (CRES).
"Actuellement on ne voit que le nucléaire ou le charbon pour pallier ce type de problème. La transition énergétique est encore quelque chose qui est un peu dans les limbes", analyse-t-il.
Le nouveau report juridique du gazoduc Nord Stream 2 ne devrait néanmoins pas mettre en péril l'ensemble du projet. La pipeline entre la Russie et l'Allemagne est prête. Le remplissage a même déjà commencé du côté russe.
Dominique Choffat/iar