Le projet de Nouvelle liaison ferroviaire de l'EuroAirport a été relancé il y a une dizaine d’années par l'Etat français, l'aéroport de Bâle-Mulhouse étant sur son territoire. Le coût de cette ligne de six kilomètres s'élève à 340 millions d'euros.
Le raccordement, qui est censé relier l'aéroport à Bâle, Mulhouse et Strasbourg à partir de 2030, est considéré par ses défenseurs comme important pour toute la zone du Rhin supérieur. Mais les Verts, l’Association Transport et Environnement (ATE), Greenpeace Suisse ou encore Europe Ecologie Les Verts en France voisine n'en veulent pas.
Selon eux, une ligne ferroviaire est synonyme de plus de passagers et de vols, et donc de davantage de nuisances.
Une promotion du trafic aérien
"C'est du greenwashing de l'aviation. Le projet a un seul but: rendre plus attractif l'aéroport de Bâle", estime Florian Schreier, secrétaire de l'ATE des deux Bâle. "C'est un peu étrange d'utiliser les transports publics, qui sont normalement durables et bons pour l'environnement, pour promouvoir le trafic aérien, qui est le contraire de tout cela."
A cette opposition des défenseurs de l’environnement s’ajoute celle des riverains de l’EuroAirport en Allemagne et en France. "L'aéroport de Bâle-Mulhouse est surtout un aéroport basé sur le low cost et le tourisme de masse, qui est très destructeur pour l'environnement. Nous pensons aussi aux générations futures", argumente Bruno Wollenschneider, président de l’Association de Défense des Riverains de l’Aéroport de Bâle Mulhouse (ADRA).
Pour les opposants, il serait plus judicieux d'investir les fonds prévus pour cette ligne dans d’autres projets plus utiles pour la région, à l'instar du transfert sur rail du trafic routier généré quotidiennement par des dizaines de milliers de frontaliers.
Gaël Klein/iar