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Les forces de sécurité de l’ancien gouvernement afghan restées sur place vivent dans la terreur

Un soldat de l'armée afghane. [Keystone/EPA - Ghulamullah Habibi]
Que sont devenus les forces de sécurité de l’ancien gouvernement afghan? / Le 12h30 / 1 min. / le 23 novembre 2021
Si certains ont pu fuir à l'étranger, de nombreux membres des forces de sécurité de l'ancien gouvernement afghan, soit près de 300'000 soldats, dont quelques centaines de femmes, sont restés sur place, vivant dans la terreur d’être démasqués, repérés, dénoncés ou tués.

Dans un quartier excentré de Kaboul, un soldat de l’ancien gouvernement afghan se cache depuis plusieurs mois chez l’un de ses proches, où la RTS a pu le rencontrer.

"Je vais rarement à l’extérieur", témoigne-t-il au micro du 12h30. "Il faut que personne ne sache que je suis ici. La plupart du temps, je reste à la maison. Je ne sors pas parce que je ne veux pas que ma famille ait des problèmes à cause de moi. Si je remarque que quelqu'un me suit, alors je change de cachette."

Ils sont environ 300'000 membres des anciennes forces armées, dont quelques centaines de femmes, à avoir été formés et équipés grâce à l’aide de la communauté internationale, notamment grâce à des fonds américains. Si certains ont pu fuir à l’étranger, beaucoup sont restés en Afghanistan, craignant pour leur vie.

Nombreux ex-policiers et militaires assassinés

Il faut dire que de nombreux assassinats d’ex-policiers et de militaires sont régulièrement rapportés sur les réseaux sociaux depuis que les talibans ont pris le pouvoir il y a de cela trois mois.

Une ancienne commandante rencontrée dans l’un des lieux où elle se cache avec ses enfants craint les talibans, mais pas seulement. Elle a reçu plusieurs appels de menaces de mort d'anciens prisonniers que les talibans ont libérés.

"Ils me disent: 'Je ne te laisserai pas en vie. Tu m’a arrêté et tu m’as jeté en prison. A cause de toi ma femme a divorcé.  Je vais te tuer'. Ils m’insultent et me disent des choses très dures. C’est pour ça que j'ai retiré la puce de mon téléphone", déplore-t-elle.

L’Emirat islamique d’Afghanistan affirme avoir amnistié les ex-forces de sécurité, mais ces dernières ont du mal à y croire.

Sonia Ghezali/fgn

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