Selon son rapport, les deux gouvernements "ont l'obligation d'empêcher de nouveaux décès, en assurant un accès humanitaire régulier aux personnes bloquées dans la zone frontalière".
Les chercheurs de HRW indiquent avoir eu des entretiens approfondis avec 19 personnes dont les récits ont révélé que certaines d'entre elles "avaient été repoussées, parfois violemment, par des gardes-frontières polonais".
HRW souligne que ces refoulements "violent le droit d'asile prévu par la législation européenne" et exhorte l'UE à "commencer à faire preuve de solidarité avec les victimes à la frontière des deux côtés, qui souffrent et qui meurent".
Violation des obligations juridiques internationales
En Biélorussie, souligne l'ONG, "la violence, des traitements inhumains et dégradants, ainsi que la pression exercée par les gardes-frontières étaient monnaie courante".
Ces traitements ont pu "dans certains cas constituer des actes de torture, en violation des obligations juridiques internationales de la Biélorussie".
"Alors que la Biélorussie a monté cette situation sans se soucier des conséquences humaines, la Pologne partage la responsabilité de la souffrance aiguë dans la zone frontalière", a déclaré Lydia Gall, experte pour l'Europe et l'Asie centrale à HRW, dans un communiqué.
Au moins 11 décès des deux côtés de la frontière
Le rapport signale que trois personnes ont accusé les gardes-frontières polonais d'avoir séparé leurs familles, y compris les parents des enfants, en emmenant à l'hôpital ceux qui avaient besoin de soins médicaux mais en renvoyant les autres en Biélorussie.
Lydia Gall a exhorté Minsk et Varsovie à "mettre fin aux refoulements ping-pong et à permettre aux observateurs indépendants, notamment aux journalistes et aux défenseurs des droits de l'Homme, d'accéder aux zones frontalières actuellement soumises à des restrictions".
Les groupes d'aide estiment qu'au moins 11 personnes sont mortes des deux côtés de la frontière depuis le début de la crise cet été.
afp/ther