Le nouveau gouvernement qui se met en place à Berlin projette de développer l'immigration choisie en mettant en place un système de points. En effet, l'Allemagne vieillit et le nombre de personnes en âge de travailler diminue inexorablement.
Si rien ne change, il manquera 16 millions de travailleuses et travailleurs sur le marché de l'emploi en Allemagne d'ici à 2060. Le travail des femmes, la robotisation et les départs tardifs à la retraite ne suffiront pas à compenser cette tendance.
Selon l'institut de recherche IAB, qui dépend de l'agence fédérale pour l'emploi, il faudrait doubler le nombre d'étrangers qui arrivent chaque année sur le sol allemand, soit passer de 200'000 actuellement à 400'000 par an. Faute de quoi l'Allemagne ne pourrait conserver sa puissance économique.
"Moins de revenus"
Johannes Fuchs, coauteur de cette étude, détaille son analyse dans La Matinale: "S'il y a toujours moins de personnes qui peuvent travailler en Allemagne, les entreprises seront obligées de réagir. Cela veut dire: réduire leurs activités et supprimer des emplois, fermer ou se délocaliser à l'étranger."
Le chercheur explique également que cette chute démographique mène vers des problèmes toujours plus importants pour financer les caisses de retraite ou de maladie. "Mais cela signifie aussi moins de croissance, moins de valeur produite, donc moins de revenus en Allemagne. Et cela aura un impact sur tout ce qui doit être financé dans le pays: les routes, les canalisations, l'électricité, tout cela doit être financé par le travail", poursuit-il.
Et si ce chiffre de 400'000 étrangers par an reste un chiffre abstrait, dans un modèle purement économique. Il donne toutefois une bonne indication du grand défi démographique qui attend l'Allemagne dans les prochaines décennies.
Blandine Milcent/asch