Des milliers d'habitants d'Ispahan, capitale de l'ancienne Perse, se sont joints la semaine dernière aux centaines de paysans qui ont planté des tentes dans le lit asséché du Zayandeh Roud ("Fleuve fertile").
Ce fleuve qui traverse la ville historique du centre de l'Iran était l'une des seules grandes rivières permanentes du pays. Mais la situation s'est encore aggravée cette année, avec une sécheresse sans précédent depuis cinquante ans.
"De l'eau ou nous mourrons"
Et les réseaux sociaux fourmillent de plaintes des paysans demandant au gouvernement de prendre des mesures.
"Nous sommes prêts. Soit vous ouvrez les vannes pour recevoir notre eau, soit nous mourrons dans le lit de ce fleuve", avertit l'un d'entre eux interrogé par le correspondant de la RTS. "La présence ou les promesses des ministres ou des députés ne sont pas de l'eau pour nous", poursuit-il. "Nous y croirons quand nous aurons l'eau dans notre main".
Nappes phréatiques et barrages vidés
L'agriculture s'est largement développée depuis 40 ans dans la région, soulignent les experts, et les paysans ont puisé l'eau des nappes phréatiques. A cela s'ajoute la sécheresse actuelle, sans précédent depuis un demi-siècle et qui a vidé les barrages.
Toutes les régions du sud et du centre de l'Iran sont touchées par la pénurie (lire encadré). Les experts prévoient une aggravation de la situation ces prochaines années, avec des conflits sociaux mais aussi des déplacements de population du sud vers le nord, moins affecté par la sécheresse.
oang avec Siavosh Ghazi et afp
Tensions aussi dans la province de Chahar Mahall-Bakhtiari
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées de nouveau mercredi dans la province de Chahar Mahall-Bakhtiari, dans le sud-ouest de l'Iran, pour exiger une solution à la pénurie d'eau potable, a annoncé la télévision d'Etat.
Dimanche dernier, plus d'un millier de personnes avaient déjà défilé vers le siège du gouvernorat de la même province, pour appeler les responsables à mettre fin à "leurs projets de transfert d'eau de la province vers d'autres régions voisines", selon la télévision.