Le ministre brésilien de la Justice, Anderson Torres, a déclaré que 69 bateaux avaient été détruits samedi.
Il a publié des photos et une vidéo de ces bateaux en feu sur les rives du fleuve Madeira. C'est le plus long affluent de l'Amazone et le seul qui reçoive les eaux issues de la partie de la cordillère des Andes située dans l'hémisphère sud.
Un afflux de 1800 chercheurs d'or
Au moins 300 bateaux de dragage s'étaient alignés côte-à-côte sur le Madeira la semaine passée suite à des rumeurs de découverte d'or.
Ce déploiement de quelque 1800 "garimpeiros" (chercheurs d'or) a eu lieu à quelque 120 km de la ville de Manaus, située au coeur de l'Amazonie. Et alors que les images de cette ruée vers l'or se répandaient, les autorités ont préparé une opération visant à mettre fin à l'apparition de mines illégales.
Samedi, de nombreux bateaux s'étaient dispersés dans d'autres zones proches, a indiqué Greenpeace Brésil, qui a également publié des photos de bateaux de dragage en flammes.
"Cette opération montre que le Brésil a la capacité de faire face aux activités illégales et d'assurer la protection de nos rivières, de nos forêts tropicales et de nos peuples traditionnels", a souligné Greenpeace. "Tout ce qu'il faut, c'est une volonté politique."
Mieux lutter contre ce "crime environnemental"
Si l'exploitation clandestine de l'or est courante en Amazonie, cette course aux métaux précieux a attiré une attention particulière, a déclaré Greenpeace la semaine dernière. L'organisation a demandé aux autorités de faire preuve de plus de célérité pour mettre fin à ce qu'elle qualifie de crime environnemental.
Un rapport de l'université fédérale de l'Etat de Minas Gerais, en collaboration avec le ministère public brésilien, a révélé en juillet dernier que seuls 34% des 174 tonnes d'or exploitées au Brésil entre 2019 et 2020 avaient une origine légale prouvée.
Les écologistes accusent le gouvernement de Jair Bolsonaro de mener des politiques anti-environnementales et d'affaiblir les protections.
Depuis que le politicien d'extrême droite a pris le pouvoir en janvier 2019, la déforestation de l'Amazonie a bondi, principalement en raison de l'exploitation minière illégale et de l'élevage de bétail.
afp/oang