Stéphane Bancel estime qu'il y aura une "baisse significative" de l'efficacité des vaccins. "Tous les scientifiques à qui j'ai parlé (...) disent que 'ça ne va pas le faire'".
Il a indiqué au quotidien que des données sur l'efficacité des vaccins actuels seront disponibles dans les deux prochaines semaines.
Des mutations dans la protéine spike
Cette mise en garde de Stéphane Bancel intervient alors que les ministres de la Santé du G7 se sont réunis en urgence pour évoquer ce nouveau variant qui se propage à travers la planète et que de nouveaux pays ont décidé de fermer à nouveau leurs frontières. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'il présente "un risque très élevé" au niveau mondial.
Stéphane Bancel a expliqué que les chercheurs sont inquiets car 32 des 50 mutations trouvées dans le variant Omicron se trouvent dans la protéine spike, clef d'entrée du virus dans l'organisme. Selon lui, le vaccin actuel n'aura pas "le même niveau d'efficacité que celui que nous avions contre le variant Delta".
Des incertitudes et des avis qui divergent
Si le patron de Moderna semble avoir un avis relativement tranché et pessimiste sur la question de l'efficacité des vaccins face au nouveau variant, certains épidémiologistes sont plus réservés. En Afrique du Sud, le Dr Angelique Coetzee, présidente de l'Association médicale sud-africaine, a déclaré que, jusqu'à présent, les patients infectés par le nouveau variant Omicron présentaient des symptômes très légers.
"Ce que nous voyons maintenant en Afrique du Sud, et rappelez-vous que je suis à l'épicentre, est extrêmement doux", a-t-elle déclaré à la BBC.
Le Docteur Anthony Fauci, directeur de l'institut américain des maladies infectieuses, a quant à lui expliqué qu'il serait "très étonné" que le niveau d'anticorps induits par les vaccins, en particulier après un rappel, ne soit pas capable de contrer l'Omicron.
Tous les spécialistes s'accordent toutefois à dire qu'il est encore trop tôt pour savoir précisément à quel point ce nouveau variant changera la donne par rapport aux vaccins. Il faudra encore attendre quelques jours ou quelques semaines pour en savoir davantage.
Lors d'une audition mardi devant le Parlement européen, la directrice exécutive de l'Agence européenne des médicaments (AEM) a confirmé cette prudence. Emer Cooke a précisé qu'en l'état actuel des connaissances sur ce variant découvert la semaine dernière en Afrique du Sud, il n'était pas encore possible de déterminer si les laboratoires pharmaceutiques auraient besoin d'adapter leurs vaccins pour qu'ils protègent davantage contre ce variant.
ther avec agences