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Joe Biden prévient la Russie qu'il prépare des "initiatives" pour défendre l'Ukraine

Joe Biden avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. [AFP - Brendan Smialowski]
Joe Biden prévient la Russie qu'il prépare des "initiatives" pour défendre l'Ukraine / Le Journal horaire / 23 sec. / le 4 décembre 2021
Le président américain Joe Biden a fait monter d'un cran la pression sur la Russie vendredi en disant préparer des "initiatives" pour défendre l'Ukraine en cas d'invasion, avant un échange avec son homologue Vladimir Poutine prévu dans les prochains jours.

Disant être en "contact constant" avec les alliés des Etats-Unis et les Ukrainiens, le président américain a déclaré, depuis la Maison Blanche: "Je suis en train de préparer ce qui sera, je crois, l'ensemble d'initiatives le plus complet et le plus pertinent qui soit pour rendre très, très difficile à Vladimir Poutine de faire ce que les gens craignent qu'il fasse".

Joe Biden, qui répondait à une question posée après une intervention consacrée à l'économie, n'a pas donné plus de détails.

Moscou se prépare à lancer "100 bataillons composés de groupes tactiques avec un effectif estimé à 175'000 hommes, ainsi que des chars, de l'artillerie et autres équipements", a affirmé un haut responsable américain au quotidien américain Washington Post sous condition d'anonymat.

>> La Russie envisagerait une agression contre l'Ukraine, l'interview d'Anne Daubenton, essayiste et journaliste, dans Forum :

Soldats russes. [AP/Keystone - Sergei Grits]AP/Keystone - Sergei Grits
La Russie envisagerait une agression contre l'Ukraine: interview d'Anne Daubenton / Forum / 5 min. / le 2 décembre 2021

Le Pentagone s'est refusé à commenter des informations concernant le renseignement, mais a indiqué être "très préoccupé par les preuves faisant état de plans de la Russie en vue d'actions agressives contre l'Ukraine".

Echange Biden-Poutine prévu

Le président américain et son homologue russe doivent prochainement échanger directement sur les crispations autour de l'Ukraine, sept ans après l'annexion russe de la Crimée et la prise de contrôle d'une partie de l'est de l'ancienne république soviétique par des forces séparatistes pro-russes.

Mais la date et les modalités exactes de cette conversation ne sont pas connues.

Les deux hommes s'étaient vus en personne à Genève en juin dernier. Mais Joe Biden a depuis largement concentré ses efforts diplomatiques sur la rivalité des Etats-Unis avec la Chine: il a eu au total trois longs échanges avec le président Xi Jinping, dont une visioconférence de plusieurs heures le 15 novembre.

>> Lire : Joe Biden et Xi Jinping se parlent sans rien régler, en particulier sur Taïwan

Nul doute qu'en massant des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, comme le lui reprochent Washington et Kiev, Vladimir Poutine a regagné l'attention de son homologue américain.

"Garanties sécuritaires" réclamées

Pour apaiser les tensions, Moscou réclame des "garanties sécuritaires" et notamment l'assurance que l'Otan ne va pas continuer à s'étendre vers l'est, en particulier avec une adhésion de l'Ukraine.

Kiev de son côté refuse catégoriquement d'abandonner un tel projet d'adhésion, formellement sur la table depuis 2008, mais resté dans les limbes. Adhérer à l'Otan signifierait que les autres pays de l'alliance, Etats-Unis en tête, seraient tenus d'intervenir militairement pour défendre l'Ukraine en cas d'agression.

Exercice délicat pour Biden

L'exercice diplomatique est délicat pour Joe Biden.

Le démocrate se veut certes le porte-parole des démocraties face aux régimes autoritaires dans le monde: il organise même la semaine prochaine un "sommet des démocraties" virtuel de deux jours, une initiative conspuée par la Chine et la Russie. Il veut également réparer les alliances traditionnelles des Etats-Unis, mises à mal par son prédécesseur Donald Trump.

Mais d'autre part, le président des Etats-Unis, qui a mis fin à vingt années d'intervention militaire en Afghanistan, ne veut plus engager des troupes américaines dans de grands conflits ouverts.

Et s'il n'est pas avare de déclarations fortes contre la Russie, et en particulier contre Vladimir Poutine qu'il avait qualifié publiquement de "tueur", Joe Biden peut aussi se montrer pragmatique. Il l'a montré par exemple en donnant son aval à un projet de gazoduc cher à Moscou, mais qui exaspère l'Ukraine.

afp/lan

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