Mais à l'heure où les pays riches administrent des doses de rappel, les pays pauvres restent loin derrière. Ces inégalités criantes face au Covid-19 sont l'un des principaux points noirs de cette campagne, émaillée aussi de controverses sur les effets secondaires, restés pourtant rares, et par la contestation des obligations vaccinales dans certains pays.
Voici le bilan d'une année de vaccination dans le monde, appuyé sur une base de données de l'AFP.
Un humain sur deux
Les Britanniques ont été les premiers à lancer une campagne de masse, même si la Russie et la Chine avaient déjà commencé à vacciner de manière ciblée. Le Royaume-Uni utilise alors principalement le vaccin AstraZeneca/Oxford.
Dans la foulée, de nombreux pays riches commencent aussi à vacciner dès décembre 2020 - Etats-Unis, Canada et Emirats arabes unis le 14 décembre, Arabie saoudite le 17, Israël le 19, Union européenne le 27 - principalement avec le vaccin à ARN messager de Pfizer/BioNTech.
Un an plus tard, une grosse moitié de la population mondiale (55%) a reçu au moins une dose, ce qui représente plus de 4,3 milliards de personnes. Et au moins 44% sont complètement vaccinés (3,4 milliards), selon un bilan de l'AFP à partir de sources officielles. En tout, ce sont 8,1 milliards de doses qui ont été administrées dans le monde.
La vingtaine de vaccins en circulation ont été développés en un temps record après que le nouveau coronavirus a été signalé pour la première fois en Chine à la fin 2019. Outre ceux d'Astrazeneca et Pfizer, les plus utilisés sont ceux développés par Johnson & Johnson, Moderna, les chinois Sinopharm et Sinovac et celui de l'institut russe Gamaleya (Spoutnik V).
Pays pauvres à la traîne
Même si dès juin 2021, la quasi-totalité des pays est en piste, les campagnes sont très lentes dans la plupart des pays pauvres, quand elles ne s'y interrompent pas faute de doses disponibles. Le mécanisme Covax (OMS, alliance Gavi et coalition Cepi), censé garantir un accès équitable au vaccin, effectue sa première livraison à la fin février, au Ghana.
Mais en concurrence pour son approvisionnement avec des pays prêts à payer au prix fort, Covax n'a, pour l'heure, livré qu'environ 600 millions de doses dans 144 pays ou territoires, loin de l'objectif initial de deux milliards sur l'année 2021.
A ce jour, 9 doses ont été administrées pour 100 habitants dans les pays à faible revenu (au sens de la Banque mondiale). En comparaison, la moyenne mondiale s'élève à 104 pour 100 habitants et celle des pays à revenu élevé à 149. L'Afrique est le continent le moins vacciné, avec 18 doses administrées pour 100 habitants.
Emirats arabes unis en tête
Sur les 50 pays les plus vaccinés, 39 sont des pays à revenu élevé, avec à leur tête les Emirats arabes unis, qui ont déjà complètement vacciné neuf habitants sur dix. Ils devancent dans l'ordre le Portugal (87%), Singapour (86%), le Qatar (85%), le Chili et Malte (84%), Cuba (81%), la Corée du Sud et le Cambodge (80%).
Bien que très vaccinés, le Royaume-Uni (68%), Israël (67%) et les Etats-Unis (60%), qui avaient démarré en boulet de canon grâce à des approvisionnements privilégiés, sont aujourd'hui en retard sur ce peloton de tête.
Le Burundi et la République démocratique du Congo sont, quant à eux, les pays les moins vaccinés au monde (moins de 0,1%). L'Erythrée et la Corée du Nord sont les deux seuls à ne pas vacciner.
Rappels et vaccination des mineurs
Les pays à revenu élevé sont sans surprise en tête des quelque 80 pays qui ont commencé à administrer des doses de rappel. Parmi eux figure la quasi-totalité des pays d'Europe, d'Amérique du Nord et du Golfe. La plupart administrent également des doses aux adolescents (12-17 ans).
Certains, comme les Etats-Unis, le Canada, Israël, le Chili, les Emirats, Cuba, le Cambodge ou le Venezuela, vaccinent aussi les enfants de moins de 12 ans. Dans l'UE, l'Autriche a devancé mi-novembre l'approbation du vaccin Pfizer dès cinq ans par l'agence européenne du médicament, intervenue quelques jours plus tard.
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afp/kkub