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Eric Zemmour promet la "reconquête" de la France lors d'un premier meeting électrique

Éric Zemmour a tenu son premier meeting politique en tant que candidat à l’élection présidentielle française dans une ambiance tendue et survoltée à Villepinte
Éric Zemmour a tenu son premier meeting politique en tant que candidat à l’élection présidentielle française dans une ambiance tendue et survoltée à Villepinte / 19h30 / 2 min. / le 5 décembre 2021
"La France est de retour", a lancé Éric Zemmour dimanche à ses milliers de partisans venus l'entendre au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), en fustigeant le "grand déclassement" et le "grand remplacement" du pays, dans un premier meeting de campagne marqué par des tensions.

"Vous êtes 15'000 aujourd'hui! 15'000 Français qui ont bravé le politiquement correct, les menaces de l'extrême gauche et la haine des médias", a lancé l'ancien polémiste de 63 ans à ses partisans surexcités, qui brandissaient des drapeaux français et hurlaient "Zemmour président!".

"L'enjeu est immense, si je gagne, ce sera le début de la reconquête du plus beau pays du monde", a promis le candidat, qui a bâti tout son discours depuis des mois sur le rejet de l'immigration et de l'islam, qui menacent selon lui "un peuple français qui est là depuis 1000 ans et qui veut rester maître chez lui".

"On est chez nous! On est chez nous!", a scandé la foule.

Le candidat d'extrême-droite arrive à son premier meeting politique. Villepinte, le 5 décembre 2021. [AFP - Julien de Rosa]
Le candidat d'extrême-droite arrive à son premier meeting politique. Villepinte, le 5 décembre 2021. [AFP - Julien de Rosa]

"Vous avez entendu dire que j'étais un fasciste, un raciste, un misogyne", a lancé Eric Zemmour, condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale, avant de se présenter comme une personnalité poursuivie par une "meute de politiques, de journalistes et de djihadistes".

Le candidat, dont le slogan officiel est "Impossible n'est pas français", citation attribuée à Napoléon,  et dont le parti officiellement lancé dimanche a été baptisé "Reconquête!", a fait, avec plus d'une heure de retard, une entrée triomphale au son d'une musique aux accents grandiloquents.

>> Le récit dans Forum :

Eric Zemmour a lancé sa campagne présidentielle en Seine-Saint-Denis
Eric Zemmour a lancé sa campagne présidentielle en Seine-Saint-Denis / Forum / 7 min. / le 5 décembre 2021

Des bousculades se sont produites dans l'immense hall du Parc des Expositions de Villepinte (ville située dans un département populaire au nord de Paris), à l'arrivée du candidat.

Avant son entrée, des journalistes d'une émission télévisée connue pour son ton acerbe et ironique ont été hués par le public, a constaté l'AFP.

Un important dispositif de sécurité a été déployé aux abords du lieu du meeting, et plus d'une centaine de manifestants anti-Zemmour, protestant contre "le racisme, le négationnisme, l'homophobie" du candidat ont été dispersés par les forces de l'ordre.

"Zemmour casse-toi, Paris n'est pas à toi"

Plus tôt, une manifestation à Paris contre le candidat d'extrême droite a réuni 2200 personnes, selon la police, 10'000 selon les organisateurs. Les manifestants et manifestantes se sont donnés rendez-vous à l'appel d'une cinquantaine de syndicats, partis et associations, dans le quartier populaire de Barbès, habité par une forte communauté d'origine maghrébine, avant de défiler le poing levé et au cri de "Zemmour casse-toi, Paris n'est pas à toi".

Son meeting a finalement été déplacé à Villepinte, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, à cause de "l'engouement populaire" et pour des raisons de sécurité, selon son entourage.

Eric Zemmour, ancien polémiste et éditorialiste télévisuel de 63 ans, s'est jeté dans la course à la présidentielle après des mois de faux suspense, affirmant vouloir "sauver la France" et ses valeurs menacées selon lui par l'immigration et l'islam.

Une manifestation anti-Zemmour à Paris, le 5 décembre 2021. [Keystone/AP photo - Michel Spingler]
Une manifestation anti-Zemmour à Paris, le 5 décembre 2021. [Keystone/AP photo - Michel Spingler]

Le meeting de Villepinte se tient cinq jours après une annonce de candidature tumultueuse de l'ancien polémiste, qui tient à prouver qu'il a effectué sa "mue" d'ancien pamphlétaire télévisé en candidat crédible, susceptible de défier le président sortant Emmanuel Macron et de capter les voix de la droite, emmenée par Valérie Pécresse, et de l'extrême droite de Marine Le Pen.

De dérapages en provocations

Eric Zemmour avait effectué une percée fulgurante dans les sondages à la rentrée, passant même devant Marine Le Pen, finaliste au second tour face à Emmanuel Macron en 2017. Mais depuis son étoile a semblé pâlir, et de dérapages en provocations, le candidat a perdu des soutiens et des points dans les intentions de vote.

Pour le soutenir sont présents au meeting les responsables de deux petits partis identitaire et de la droite catholique traditionnelle ralliés à Eric Zemmour.

Le souverainiste Paul-Marie Couteaux, ancien porte-parole de Marine Le Pen et ami d'Eric Zemmour, a fait huer l'ambassade des Etats-Unis qui avait conseillé à ses ressortissants d'éviter les abords du meeting pour des raisons de sécurité.

Jacqueline Mouraud, figure des "gilets jaunes", ce mouvement de révolte populaire qui a ébranlé le quinquennat d'Emmanuel Macron en 2018 et 2019, est aussi venue soutenir Zemmour au nom des "gens ordinaires victimes de la mondialisation".

>> Lire : Valérie Pécresse sera la candidate des Républicains pour la présidentielle française

afp/sjaq/kkub

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Militants de SOS Racisme blessés

Des militants de SOS Racisme menant une action qui se voulait "non violente" ont été agressés par des participants lors du meeting d'Eric Zemmour, dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis), ont constaté des journalistes de l'AFP.

Au début du discours d'Eric Zemmour, une dizaine de militants de l'association se sont levés au fond de la salle sur une rangée, avec une lettre en jaune sur chacun de leurs maillots noirs, permettant d'afficher le message "Non au racisme".

Ils ont aussitôt été pris violemment à partie par d'autres participants au meeting, qui les ont frappés, ou ont lancé sur eux des sièges, comme le montre une vidéo diffusée par SOS Racisme sur Twitter, avant d'être évacués.

Au moins deux personnes étaient en sang, a constaté un journaliste de l'AFP.

"En quelques secondes des chaises ont été lancées, des militants jetés à terre et frappés. Ils ont fini avec des plaies ouvertes - au moins deux -  d'autres ont pris des coups. Voilà en 2021, en France, quand on vient dans un meeting pour dire non au racisme, on finit avec la tête en sang", a réagi auprès de l'AFP Dominique Sopo, président de SOS Racisme.

Face aux droites, Jean-Luc Mélenchon "au combat" avec son "parlement" de campagne

"Assez d'hésitations, au combat!" Jean-Luc Mélenchon a mobilisé dimanche à La Défense ses militants face à la droite et à l'extrême droite et veut montrer qu'il peut faire l'union via son "parlement" de campagne, à défaut de la faire à gauche.

Le candidat Insoumis, crédité de 7,5 à 10% des intentions de vote dans les sondages, est pour l'instant loin des près de 20% réalisés en 2017.

"On est là! Après tout ce que vous nous avez fait, on est encore là!", s'est exclamé Jean-Luc Mélenchon, en référence à des années mouvementées. A l'Espace grande Arche, il a rassemblé 3000 personnes – et 1500 autres dans une salle attenante, selon LFI.