La discussion entre les présidents américain et russe a débuté à 16h07 (suisse) précises, selon Washington, par un échange de politesses diffusé par la télévision russe. "C'est bon de vous revoir", a déclaré Joe Biden.
"Je vous salue, monsieur le président", a dit Vladimir Poutine, souriant, assis à une longue table, face à un écran sur lequel apparaissait son homologue. Le président russe se trouvait dans sa résidence de Sotchi, station balnéaire au bord de la mer Noire.
Le président américain a participé à la conversation depuis la "Situation Room" de la Maison Blanche, salle ultra-sécurisée d'où l'exécutif américain pilote les interventions militaires sensibles, et fermée aux journalistes.
Soutien américain à l'intégrité territoriale de l'Ukraine
Selon un communiqué de la Maison Blanche, Joe Biden a exprimé auprès de Vladimir Poutine ses vives préoccupations face aux actions russes en Ukraine. Il a prévenu le président russe que Washington et ses alliés répondraient par des mesures économiques fortes en cas d'escalade militaire.
Le président américain a réaffirmé son soutien à l'intégrité territoriale et à la souveraineté de l'Ukraine, appelant à la désescalade et au retour à la voie diplomatique entre Moscou et Kiev.
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Les "tentatives dangereuses" de l'Otan
Vladimir Poutine a dénoncé de son côté le potentiel militaire croissant de l'Otan aux frontières de la Russie, lié à son soutien à l'Ukraine, et a demandé des "garanties" sur le non-élargissement de l'alliance vers l'Est.
"L'Otan fait des tentatives dangereuses d'user du territoire ukrainien et développe son potentiel militaire à nos frontières, c'est pourquoi la Russie a un intérêt sérieux à des garanties juridiques sûres excluant un élargissement de l'Otan à l'Est", a écrit le Kremlin dans un communiqué, après cet entretien "franc et professionnel" entre les deux dirigeants.
Mais Joe Biden n'a pas fait de "concessions" à Vladimir Poutine, notamment sur une adhésion de l'Ukraine à l'Otan, a assuré la Maison Blanche.
Selon le Kremlin, le président russe a également proposé à son homologue américain de lever toutes les mesures de rétorsion visant les missions diplomatiques de leurs deux pays prises ces derniers mois en pleines tensions entre les deux pays.
Au-delà de l'Ukraine, la stabilité stratégique et le contrôle des armements nucléaires, les piratages informatiques et la cybersécurité, ou encore le nucléaire iranien figuraient sur la liste des sujets susceptibles d'être débattus mardi.
Agences/oang
Les alliés européens informés
Dans la foulée de sa conversation avec Vladimir Poutine, Joe Biden a téléphoné au président français Emmanuel Macron, à la chancelière allemande Angela Merkel, et aux premiers ministres italien Mario Draghi et britannique Boris Johnson. Il avait déjà parlé à ces mêmes alliés lundi et convenu de rester "en contact étroit".
Joe Biden doit également rendre compte de la conversation au président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Les Etats-Unis, accusés de faire cavalier seul lors du retrait d'Afghanistan et de mener certains dossiers internationaux sans trop d'égards pour leurs alliés, insistent lourdement sur leur étroite coordination avec les Européens et les Ukrainiens.
Un sommet en forme de succès pour la Russie
La tenue de ce sommet virtuel Biden-Poutine est déjà un succès pour la Russie, qui se veut une puissance géopolitique incontournable.
Elle arrache ainsi, au moins temporairement, le président américain à sa grande priorité stratégique, la rivalité avec la Chine.
Cela faisait quelques semaines que le Kremlin réclamait un face-à-face entre les deux présidents.
Joe Biden et Vladimir Poutine sont convenus que leurs équipes resteraient en contact pour effectuer le suivi de cet entretien.