Si cet amendement du ministère de la Santé polonais entre en vigueur, plus aucune grossesse, accouchement ou fausse couche n'échappera au gouvernement du pays en 2022.
De l'avis d'observateurs, ce nouveau système de centralisation de données ne poserait pas de problème dans un pays où l'avortement est légal. En Pologne, il est en revanche déjà considéré comme une arme pour révéler des interruptions volontaires de grossesses illégales.
Depuis le durcissement de la loi sur l'IVG il y a un an, l'avortement en Pologne n'est en effet toléré que dans deux cas: si la vie de la mère est en danger ou si la grossesse résulte d'un viol ou d'un inceste.
La crainte d'être contrôlée
Le ministère de la Santé polonais assure que seuls les médecins auront accès aux données des patientes. Les associations pro-avortement craignent quant à elles que les femmes refusent de voir un médecin au début de leur grossesse pour ne pas être fichées et accusées à tort en cas de fausse couche.
En guise de protestation, les militants et militantes pro-IVG ont incité les Polonaises à inonder le ministère de la Santé de photos de leurs protections hygiéniques usagées pour prouver qu'elles ne sont pas enceintes.
Damien Simonart/iar