L'enquête de l'institut Elabe, publiée mardi, a été réalisée après la victoire samedi dernier de Valérie Pécresse à la primaire du parti de droite. Elle intervient également après les meetings de deux autres prétendants à la présidence, le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et le leader du parti de la gauche radicale La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dimanche.
Dans ce sondage, l'actuelle présidente de la région Ile-de-France, désignée samedi dernier, profite à plein de l'effet "primaire" au sein du parti conservateur Les Républicains. Elle gagne 11 points par rapport à la précédente étude Elabe réalisée les 23 et 24 novembre.
Emmanuel Macron est pour sa part crédité de 23% d'intentions de vote, en baisse de deux points. En cas de second tour entre ces deux candidats, le président sortant est donné battu, à 48% contre 52% pour Valérie Pécresse.
Au premier tour, ces deux candidats devancent largement la candidate du RN (Extrême droite) Marine Le Pen à 15% (-5) et Eric Zemmour (Extrême droite) à 14% (+1).
"Il y a une envie d'alternance, concrète, avec des solutions pour le pays, c'est nous qui les incarnons aujourd'hui", a réagi Valérie Pécresse sur BFMTV. "Ce n'est qu'un début".
Un probable ralliement d'autres mouvances
Interviewée dans l'émission Forum de la RTS, Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche CNRS au Centre de recherche politique de Science po Paris, estime que cet effet "primaire" a certainement joué en faveur de Valérie Pécresse, mais pas seulement.
"Il peut y avoir aussi le ralliement de personnes qui auraient été tentées par Marine Le Pen et d'autres qui sont plutôt dans la mouvance macroniste", a-t-elle souligné.
Une première en forme d'événement pour la droite
Et pour cette chercheuse qui travaille sur la question du genre en politique, le choix d'une femme est un événement pour la droite française. "Je crois que c'est quelque chose d'important parce que c'est la première fois que la droite - qui pendant longtemps a été très réticente face à la promotion des femmes en politique - en présente une", a-t-elle relevé.
Janine Mossuz-Lavau assure par ailleurs que la France est "totalement prête et depuis longtemps" à élire une femme à sa présidence.
oang avec afp
Une indication des rapports de force actuels
Selon l'enquête d'Elabe, 57% (+1) des électrices et électeurs français se disent "tout à fait certains d'aller voter" à l'élection présidentielle de 2022 mais "44% de celles et ceux qui ont l'intention d'aller voter ne sont pas certains de leur choix et pourraient changer d'avis".
Les intentions de vote ne constituent pas une prévision du résultat du scrutin. Elles donnent une indication des rapports de force et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage.
Sondage réalisé sur internet les 6 et 7 décembre 2021, auprès d'un échantillon de 1.474 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1354 inscrits sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.
La marge d'erreur est comprise entre 1,2 et 3,1 points de pourcentage.
Tendance esquissée par un autre sondage
Un précédent sondage d'Ifop-Fiducial pour la chaîne LCI et le quotidien Le Figaro, diffusé lundi, faisait déjà état de cette percée de la candidate LR.
Avec 25% d'intentions de vote, Emmanuel Macron (pas encore déclaré candidat) devançait largement ses challengers mais Valérie Pécresse faisait jeu égal avec Marine Le Pen (RN), avec pour chacune d'entre elles, 17% des intentions.
Elle dope ainsi ses scores par rapport aux sondages réalisés en novembre (+3) et octobre (+7).
Eric Zemmour arrivait en quatrième position avec 13%. A gauche, aucun candidat ne franchissait la barre des 10%.