Ils ont "validé un programme qui comprend un certain nombre de principes. Ils se sont notamment mis d'accord sur l'axe liturgique central et le mobilier (baptistère, autel, tabernacle) qui devra être conçu par un même créateur", a expliqué le sénateur Albéric de Montgolfier, président de la commission nationale du patrimoine et de l'architecture, au sein de laquelle les experts se sont réunis.
Ils ont en revanche "émis des réserves concernant les bancs à roulettes, dotés de luminions et veulent d'abord voir un prototype qui sera de nouveau soumis à la commission. Leur accès à la crypte doit également être reprécisé", a ajouté le sénateur.
Les experts s'opposent également au déplacement de statues de saints du XIXème siècle datant de Viollet-Le-Duc, qui se trouvaient sur les autels des chapelles et que le diocèse avait envisagé d'installer le long des grands piliers de la cathédrale. Enfin, "ils s'opposent également à la transformation du choeur en espace de prière, craignant que le sol, qui date du XVIIIème siècle, ne soit abîmé par le passage des fidèles et des touristes", a encore détaillé Albéric de Montgolfier.
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Réouverture prévue en 2024
Le diocèse entend profiter de la restauration de la célèbre cathédrale gothique, ravagée le 15 avril 2019 par un gigantesque incendie qui avait bouleversé le monde entier, pour lui offrir une nouvelle jeunesse, avant sa réouverture prévue en 2024. La cathédrale accueillait 12 millions de visiteurs chaque année avant l'incendie et organisait 2500 offices et 150 concerts.
Aucun objet ou tableau qui se trouvait dans la cathédrale avant l'incendie ne sortira, a assuré Albéric de Montgolfier.
Le ministère de la Culture, a réaffirmé de son côté que des oeuvres contemporaines devraient bien prendre place à leurs côtés mais "aucun nom d'artistes n'est encore arrêté", a-t-il insisté. Le père français de l'art urbain Ernest Pignon-Ernest, Anselm Kiefer ou Louise Bourgeois ont été évoqués pour "dialoguer" avec des tableaux de maîtres anciens comme les frères Le Nain ou Charles Le Brun.
Déjà de vives critiques
Le réaménagement liturgique de Notre-Dame a suscité de virulentes critiques. De telles propositions "dénature(nt) entièrement le décor et l'espace liturgique", étrillent une centaine de personnalités, dont l'animateur Stéphane Bern ou le philosophe Alain Finkielkraut, dans une tribune publiée mercredi dans Le Figaro et la Tribune de l'Art.
"Respectons l'oeuvre de Viollet-le-Duc, respectons le travail des artistes et des artisans qui ont oeuvré pour nous offrir ce joyau", ajoutent-ils, dénonçant un projet où selon eux "bien souvent la niaiserie le dispute au kitsch".
Au menu du renouveau annoncé: un parcours aéré pour touristes et fidèles du monde entier autour d'un axe central épuré, de la nef au choeur, avec un "nettoyage en profondeur" des 14 chapelles, déjà très délabrées avant l'incendie.
afp/ther