Si l'île est en alerte pré-cyclonique, les bureaux de vote ont ouvert sous un soleil radieux à 7h00 locale (21h00 suisse) pour ce scrutin marqué par l'appel à la "non-participation" des partis indépendantistes, faute d'en avoir obtenu un report. Un boycott qui favorise le non à l'indépendance.
A 17h00 locales (07h00 suisse) la participation s'établissait à 41,60% selon le Haut-commissariat, en très forte baisse par rapport aux deux précédents référendums (73,68% à la même heure pour la première consultation en 2018, et 79,63% en 2020).
Au total, 185'004 électeurs et électrices calédoniens sont appelés pour la troisième et dernière fois à répondre à la question: "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?".
Un processus né des accords de Matignon
Il s'agit d'une étape cruciale d'un processus ouvert en 1988 par les accords de Matignon, à Paris, scellant la réconciliation entre les Kanak, premiers habitants de Nouvelle-Calédonie, et les Caldoches, descendants des colons blancs, après des années de tensions et de violences.
Dix ans après, l'accord de Nouméa a doté l'archipel d'un statut unique dans la République française, reposant sur une autonomie progressive dans le cadre d'un processus de décolonisation.
Quel que soit le résultat du référendum, "le jour d'après il y aura une vie ensemble" avec la France, notamment "compte tenu de la réalité géopolitique de la région", a assuré jeudi le président Emmanuel Macron.
Grand producteur de nickel et de cobalt
La Nouvelle-Calédonie dispose de quelque 1,5 million km2 de zone économique exclusive. Ses ressources minières, notamment de nickel et de cobalt, en font un des premiers producteurs mondiaux.
Outre ces richesses, son emplacement stratégique confère à cette collectivité d'outre-mer française une importance géopolitique, du fait de l'importance croissante de la zone indopacifique dans les relations internationales.
Aux deux précédents référendums, organisés en 2018 et 2020 en vertu de l'accord de Nouméa, le "non" l'avait emporté, avec 56,7% puis 53,3% des suffrages.
Vaine demande de report à 2022
Cette fois, les indépendantistes ont demandé le report du scrutin à septembre 2022 en raison de l'impossibilité de "mener une campagne équitable" à cause de l'épidémie de Covid-19.
Le territoire, qui avait réussi à y échapper en fermant ses frontières début 2020, a été rattrapé par le virus en septembre, avec un bilan de 280 décès, touchant majoritairement les Kanaks.
Face au refus du gouvernement de reporter le scrutin, les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) ont appelé leurs partisans à ne pas aller voter.
afp/oang