Face au "raz-de-marée Omicron", le Royaume-Uni mise sur la troisième dose - Le suivi de la pandémie dans le monde
ROYAUME-UNI - Troisième dose déployée à large échelle face à Omicron
"Personne ne doit en douter : il y a un raz-de-marée d'Omicron qui arrive, et je crains qu'il ne soit désormais clair que deux doses de vaccin ne suffisent pas pour assurer le niveau de protection dont nous avons tous besoin", a déclaré Boris Johnson dans une allocution diffusée à la télévision à 20h00 GMT. "Mais la bonne nouvelle est que nos scientifiques sont convaincus qu'avec une troisième dose - une dose de rappel - nous pouvons tous relever notre niveau de protection".
Misant sur cette troisième dose pour éviter de submerger les hôpitaux et de paralyser l'économie, Boris Johnson a annoncé avancer d'un mois l'objectif d'offrir cette piqûre de rappel à tous les plus de 18 ans en Angleterre. Ils pourront désormais en bénéficier avant le Nouvel An.
Les autres nations du Royaume-Uni (Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles) vont également accélérer leur programme de vaccination.
Pour accompagner ce branle-bas de combat, les centres de vaccination vont se multiplier, leurs horaires seront étendus, des militaires seront déployés, et des milliers de vaccinateurs seront formés, a détaillé le dirigeant conservateur.
Niveau d'alerte relevé
Cette annonce solennelle, depuis Downing Street, intervient quelques heures après le relèvement du niveau d'alerte Covid en raison d'une "rapide augmentation" des cas du variant Omicron, qui a poussé le gouvernement à annoncer de nouvelles mesures.
Le nombre total de cas d'Omicron détectés au Royaume-Uni a atteint 3137, soit une augmentation de 65% par rapport au total de 1898 cas recensés samedi, mais le nombre réel de cas serait en réalité bien supérieur.
Détecté au Royaume-Uni il y a seulement un peu plus de deux semaines, Omicron devrait être le variant dominant d'ici quelques jours, estime le gouvernement.
OMS - Omicron résisterait davantage aux vaccins mais serait moins virulent
Selon l'OMS, Omicron semble bien se diffuser plus vite que le variant Delta, qui pour l'heure est encore responsable de l'essentiel des infections dans le monde. Cette diffusion plus rapide est constatée non seulement en Afrique du Sud, où Delta était moins prévalent, mais également au Royaume-Uni, où ce variant domine.
L'OMS ne sait pas pour le moment - faute de données suffisantes - si ce taux de diffusion élevé dans des populations à forte immunité vient du fait qu'Omicron "échappe à l'immunité, profite d'une transmissibilité plus élevée inhérente ou s'il s'agit d'une combinaison des deux".
L'organisation prédit toutefois qu'il "est probable qu'Omicron surpasse Delta dans les lieux où il y a de la transmission communautaire".
Les données ne sont pas encore suffisantes non plus pour établir le degré de gravité de la maladie provoquée par Omicron, même si pour l'heure les symptômes paraissent "légers à modérés" aussi bien en Afrique australe, où il a été détecté, qu'en Europe.
Quant aux vaccins anti-Covid, le peu de données disponibles ainsi que le profil génétique d'Omicron laissent soupçonner "une baisse de l'efficacité" pour ce qui concerne la protection contre "l'infection et la transmission".
"Prudence" sur ces résultats
Ces résultats se basent toutefois sur un nombre restreint de données. Invité dans Forum, Didier Trono, virologue à l'EPFL et membre de la task-force qui conseille le gouvernement, appelle à prendre ces résultats avec des pincettes.
"Il faut réaliser que la majorité des patients touchés étaient des patients relativement jeunes sur lesquels mêmes les autres variants provoquent peu de symptômes. De plus, les cas sont survenus sur un terrain d'immunité préexistante - soit parce que les individus avaient été vaccinés, soit parce qu'ils avaient été infectés préalablement par un autre virus".
AUTRICHE - Dizaines de milliers de personnes contre la vaccination obligatoire
Environ 44'000 personnes ont manifesté à Vienne contre la vaccination obligatoire, selon des estimations communiquées par la police. Au total, 24 rassemblements distincts étaient prévus dans la capitale autrichienne, le parti d'extrême droite FPÖ organisant notamment "une méga-manifestation" à deux pas du palais Hofburg.
Son chef Herbert Kickl a promis de poursuivre les actions jusqu'à ce que "le gouvernement soit dans le pétrin". "Une honte pour notre pays", "Je ne suis ni un néonazi ni un hooligan, je lutte pour la liberté et contre le vaccin", "Non au fascisme vaccinal", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par la foule.
ESPAGNE - Manifestation contre le pass sanitaire à Barcelone
Un millier de personnes selon la police ont manifesté samedi à Barcelone contre le pass sanitaire en vigueur en Catalogne, alors que les rassemblements contre les restrictions ont été relativement rares en Espagne.
Défilant dans le centre de la ville catalane, les manifestants ont marché derrière une banderole clamant en catalan "Passeport sanitaire = Etat totalitaire" ou encore "gouvernements et soignants = assassins".
LUXEMBOURG - Canons à eau et interpellations de manifestants
Plusieurs centaines de personnes ont aussi manifesté samedi à Luxembourg contre les mesures anti-Covid adoptées au Grand-Duché, sous haute surveillance de la police qui a fait usage d'un canon à eau et procédé à des interpellations.
FRANCE - Feu vert à un traitement préventif
Les autorités sanitaires françaises autorisent l'utilisation préventive d'un traitement par anticorps contre le Covid-19, chez les personnes dont l'organisme résiste à la vaccination, à condition qu'elles présentent un risque élevé de forme grave.
Evusheld est un traitement par anticorps de synthèse développé par le laboratoire AstraZeneca. Contrairement à la plupart des traitements anti-Covid par anticorps, qui sont destinés à des patients déjà hospitalisés pour leur éviter une forme très grave, Evusheld vise à agir avant l'apparition de la maladie, sur le même principe qu'un vaccin.
La pression hospitalière liée au Covid-19 ne faiblit pas en France où plus de 2500 personnes sont actuellement traitées dans les services de soins critiques, selon les chiffres publiés samedi par Santé publique France.
AFRIQUE DU SUD - Le président Cyril Ramaphosa positif au Covid-19
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a été testé positif au Covid-19 dimanche et placé en isolement, a annoncé la présidence dans un communiqué.
"Le président Cyril Ramaphosa reçoit un traitement pour des symptômes légers du Covid-19 après avoir été testé positif au virus aujourd'hui", a précisé la présidence. Le nouveau variant Omicron a été détecté le mois dernier en Afrique du Sud, pays africain officiellement le plus touché par la pandémie.
BRESIL - Vers le certificat obligatoire pour entrer dans le pays
Un juge de la Cour suprême du Brésil a décidé samedi de rendre obligatoire la présentation d'un certificat de vaccination Covid-19 pour les voyageurs arrivant dans le pays, afin d'y éviter la propagation du variant Omicron.
La décision doit encore être validée par neuf autres magistrats de la Cour suprême fédérale. Le régulateur sanitaire du Brésil, l'Anvisa, avait recommandé d'exiger un passeport sanitaire pour les voyageurs arrivant au Brésil, où au moins huit cas d'Omicron ont été confirmés et où un afflux plus important de touristes est attendu pour les fêtes de fin d'année.
MEXIQUE - Rassemblement religieux massif à Mexico
Le Mexique renoue dimanche avec le culte de sa sainte patronne, la vierge de Guadalupe, un des plus grands pèlerinages catholiques au monde, après d'autres rassemblements massifs se jouant du risque de rebond épidémique dans l'un des rares grands pays aux frontières ouvertes.
Au total, 4,2 millions de personnes - contre 11 millions en 2019 - étaient attendues à la basilique de Guadalupe dans le nord de la capitale Mexico pour renouer avec une procession suspendue l'année dernière.
RTSinfo avec agences
Les chiffres de la pandémie dans le monde
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 5'286'793 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi à 11H00 GMT.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 794'648 décès pour 49'664'506 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins.
Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 616'457 morts et 22'177'059 cas, l'Inde avec 474'735 morts (34'674'744 cas), le Mexique avec 296'188 morts (3'911'714 cas), et la 287'180 morts (9'956'679 cas).