En août dernier, les talibans s'étaient emparés de la totalité de l'Afghanistan après vingt ans de guerre contre les États-Unis. Depuis, le groupe islamiste a restreint les droits des femmes.
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Il a notamment suspendu l'enseignement secondaire pour les filles dans le pays. Mais les femmes résistent et plusieurs écoles clandestines ont vu le jour dans des maisons privées.
"Personne ne devrait avoir peur d'étudier"
"Chaque personne a de l'ambition, c'est pourquoi nous, les filles, sommes venues ici pour accomplir nos objectifs. Nous n'avons pas peur. Personne ne devrait avoir peur d'étudier", explique Yasmine, une adolescente de 16 ans.
Cette jeune femme et une quinzaine d'autres ont rendez-vous chaque après-midi dans un quartier de Kaboul pour un cours de mathématique ou d'anglais.
Depuis le retour au pouvoir du mouvement islamiste, seuls les garçons peuvent étudier dans les écoles secondaires. Les filles doivent donc s'organiser dans le plus grand secret pour continuer à s'instruire malgré l'interdit.
"J'ai du mal à me projeter et imaginer un beau futur"
Le retour des talibans est une tragédie pour des millions d'Afghanes car ces écoles clandestines ne sont pas la garantie d'un avenir meilleur. "Pour être honnête, j'ai du mal à me projeter et imaginer un beau futur. Nous avions pourtant beaucoup d'espoirs. Moi-même, je voulais aller à l'université et devenir docteure", raconte Zohra, une jeune femme de 18 ans.
Des écoles pour filles ont déjà rouvert leurs portes dans certaines provinces et les talibans ont suggéré que les autres pourront peut-être reprendre les cours au printemps. Mais ces promesses sonnent creux aux oreilles de certaines femmes.
C'est le cas de Maryam, l'enseignante de cette école secrète. Elle pense que s'ils "voulaient vraiment laisser les filles aller à l'école, ils les auraient gardées ouvertes comme les écoles de garçons. Prolonger le délai de réouverture, cela signifie que les talibans ne sont pas honnêtes avec les femmes et les filles". Malgré les risques, Maryam compte garder les portes de sa maison ouvertes à toutes les jeunes filles qui rêvent encore d'un autre Afghanistan.
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Propos recueillis par Wilson Fache
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva