Lors de l'arrivée au pouvoir d'Aung San Suu Kyi en 2016, le gouvernement birman a arrêté d'accorder des licences pour exploiter les mines de pierres précieuses souvent contrôlées par l'armée.
En 2020, la dernière exploitation cessait ses activités mais, depuis, les extractions continuent de manière illégale: un business qui aurait explosé depuis le coup d'Etat de février. Des mines dangereuses exploitées de manière informelle, des mineurs contrôlés et rackettés par les militaires, le tout dans une situation sécuritaire dégradée.
"La situation est très très fragile", explique Clare Hammond, de l'ONG Global Witness.
"Dans les régions minières, on a vu des militaires tirer et tuer des manifestants pacifiques. On a vu des mineurs mourir parce qu'il n'y a aucune sécurité. L'argent des mines, qui va aux militaires, est utilisé pour opprimer le peuple à travers le pays. La situation au Myanmar est vraiment mauvaise", dénonce-t-elle au micro de La Matinale.
Les rubis sang de pigeon
Les rubis birmans sont parmi les plus beaux du monde: c'est dans ce pays qu'on trouve les extraordinaires rubis sang de pigeon. Leur commerce est très lucratif.
Mais la pression commence à monter sur les grands joailliers. Cartier ne se fournit plus en rubis birmans depuis fin 2017. Tiffany, racheté par LVMH, s'est engagé à ne pas se fournir dans le pays.
Et, quelques jours avant la sortie de ce rapport, Harry Winston, filiale du groupe Swatch, a annoncé lui aussi "cesser de se fournir en pierres" d'origine birmane.
Ariane Hasler/sjaq