D'après une enquête d'opinions publiée jeudi et réalisée du 13 au 16 décembre par l'institut de référence Datafolha, Lula, 76 ans, est crédité de 48% des suffrages, contre 22% pour Jair Bolsonaro. Ce score serait suffisant pour voir l'ex-président de gauche (2003-2010) l'emporter dès le premier tour, car il obtiendrait à lui seul plus de voix que l'ensemble des autres candidats.
La loi électorale brésilienne prévoit que seuls les "votes valides" doivent être pris en compte pour qu'un candidat obtienne la majorité absolue au premier tour, excluant ainsi les votes nuls ou blancs. Cette exigence ferait donc franchir au chef de file historique du Parti des travailleurs (PT) la barre des 50%.
L'ancien juge anticorruption Sergio Moro, ex-ministre de la Justice de Jair Bolsonaro, entré dans la course présidentielle le mois dernier, arrive 3e, avec 9% des voix.
Un autre sondage similaire début décembre
Début décembre déjà, un autre sondage (réalisé du 24 au 28 novembre) donnait l'ancien chef de l'Etat vainqueur dès le premier tour. Cette enquête de l'institut Sensus Levamento attribuait 51% d'intentions de vote à Lula (après déduction des votes nuls ou blancs) contre 28,7% à Jair Bolsonaro.
Et en cas de deuxième tour, selon ce sondage, le représentant du PT l'emportait face à un adversaire dans tous les scénarios envisageables. Face à l'actuel chef de l'Etat, il gagnerait avec 55,1% des voix.
Lors du dernier sondage de l'institut Datafolha, en septembre, Lula était crédité de 44% des intentions de vote, contre 26% pour Jair Bolsonaro.
Un contexte économique de plus en plus difficile
Ces enquêtes qui se succèdent, à un peu moins d'un an de l'élection présidentielle, s'inscrivent dans un contexte économique de plus en plus compliqué au Brésil. L'inflation galopante est marquée notamment par l'explosion des prix de l'essence, du gaz ou de l'alimentation. Elle a un fort impact sur le pouvoir d'achat des plus pauvres.
Le président Bolsonaro est également très critiqué pour la façon dont son gouvernement a géré la pandémie due au coronavirus, qui a fait plus de 615'000 morts au Brésil.
oang avec afp
Bolsonaro se cherche un institut de sondage plus favorable
Malmené par tous les sondages électoraux depuis de nombreux mois, l'actuel président d'extrême droite est en quête d'un institut de sondage qui lui serait plus favorable.
Habitué du tourisme partisan, et nouvellement affilé au Parti libéral (PL), Jair Bolsonaro est aussi en chute libre en matière de popularité.
C'est pourquoi son nouveau parti défend l'idée d'un contrat avec un institut qui lui serait propre, selon les médias brésiliens.
L'un de ceux qui ont été sollicités, Parana Pesquisas, donne un résultat plus serré lors de ses dernières enquêtes, avec seulement 6 à 10 points d'écart l'ancien et l'actuel chef de l'Etat.