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L'économie libanaise a besoin de milliards de dollars pour être relancée

Le Liban est secoué par une grave crise économique. [Keystone/EPA - Wael Hamzeh]
Le Liban est secoué par une grave crise économique. - [Keystone/EPA - Wael Hamzeh]
Le gouverneur de la Banque centrale du Liban a estimé mardi dans une interview à l'AFP que le Liban avait besoin de 12 à 15 milliards de dollars pour relancer son économie, qui s'effondre depuis plus de deux ans.

Le Liban traverse depuis 2019 une crise économique sans précédent, qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires dans l'histoire du monde. Conséquence de cette dépression : le salaire minimum ne dépasse pas les 25 dollars sur le marché noir, et quatre Libanais sur cinq sont considérés comme pauvres, selon l'ONU.

La crise n'épargne pas non plus l'armée multiconfessionnelle soutenue par la communauté internationale, qui tente de maintenir une stabilité très fragile. Entre réduction budgétaires, absentéisme et défection, l'institution vacille.

>> Ecouter le reportage de Noé Pignède dans La Matinale :

Des soldats de l'armée libanaise à Beyrouth le 14 octobre 2021. [Keystone - AP Photo/Hussein Malla]Keystone - AP Photo/Hussein Malla
L'armée, dernier rempart face au chaos au Liban, souffre aussi de la crise économique / La Matinale / 1 min. / le 21 décembre 2021

Le gouvernement libanais a repris en novembre les discussions avec le FMI, mais n'a pas encore entamé les réformes demandées par la communauté internationale pour venir en aide au Liban.

Lourdement endetté, le Liban a annoncé en mars 2020 le premier défaut de paiement de son histoire. Depuis, les réserves obligatoires en devises étrangères du Liban ont chuté à 12,5 milliards de dollars, une baisse de plus de 50% depuis le début de la crise économique en 2019.

Après avoir entièrement levé les subventions sur les carburants, les autorités réduisent progressivement les subventions sur les médicaments et la farine, alors que la livre libanaise a perdu 90% de sa valeur sur le marché noir.

>> Réécouter le sujet de Tout un monde sur le prix de médicaments :

Au Liban, l'accès aux médicaments se complique avec la crise. [Keystone - AP Photo/Bilal Hussein]Keystone - AP Photo/Bilal Hussein
Liban: le prix des médicaments explose suite à la crise / Tout un monde / 4 min. / le 8 décembre 2021

Monnaie nationale en chute libre

Fixée officiellement depuis 1997 au taux de 1507 livres pour un dollar, la monnaie nationale a atteint un taux de change record d'environ 30'000 livres pour un dollar en décembre sur le marché noir.

Bien qu'il ait aidé le pays à maintenir une "bonne situation socio-économique pendant 27 ans, ce taux n'est plus réaliste", a jugé Riad Salamé.

Le Liban avait entamé en mai 2020 les premières négociations avec le FMI qui ont fini par dérailler deux mois plus tard. Ces discussions sont toujours au stade du diagnostic de la situation financière, a indiqué Salamé: "Le Liban n'a pas encore présenté de plan au FMI".

agences/cab

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Secrétaire général de l'ONU en visite

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est arrivé dimanche au Liban où il a sévèrement critiqué les responsables politiques, accusés de "paralyser" le pays. Sa visite doit s'achever mercredi.

"Je suis venu avec un message simple: l'ONU est solidaire du peuple libanais", a dit Antonio Guterres lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion avec le président Michel Aoun au palais présidentiel de Baabda, près de Beyrouth.

"Face à la souffrance du peuple libanais, les dirigeants politiques n'ont pas le droit de paralyser le pays avec leurs divisions", a-t-il ajouté, appelant les responsables à "travailler ensemble" pour résoudre la crise que traverse le Liban, l'une des pires au monde depuis 1850, d'après la Banque mondiale.

Le gouvernement libanais ne s'est pas réuni depuis la mi-octobre, sur fond de divisions politiques autour du travail du juge d'instruction chargé de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth en août 2020, qui a fait au moins 215 morts, 6500 blessés et détruit des pans entiers de la capitale.