"La décision concernant la vieille statue a été prise sur la base d'un avis juridique externe et d'une évaluation des risques pour le meilleur intérêt de l'université", a déclaré l'institution dans un communiqué, alors que les groupes et les lieux commémorant la répression du 4 juin 1989 sont devenus la cible de la draconienne loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin.
Hong Kong a longtemps été le seul endroit en Chine où la commémoration des événements de Tiananmen de 1989 était tolérée. Chaque année, les étudiants de HKU nettoyaient la statue installée sur leur campus en 1997 pour honorer les victimes de ces événements.
Mais Pékin a imprimé sa marque autoritaire sur l'ex-colonie britannique après les grandes et parfois violentes manifestations de 2019, en imposant une loi sur la sécurité nationale qui interdit, entre autres, la commémoration de Tiananmen.
Loi datant de l'époque coloniale
En octobre, les responsables de l'Université de Hong Kong avaient ordonné le retrait de la sculpture représentant un enchevêtrement de 50 corps déformés par la douleur, en citant déjà des risques juridiques, sans citer lesquels. La statue a été mise à l'abri des regards mercredi soir avant d'être déboulonnée jeudi matin pour être entreposée ailleurs.
Dans son communiqué, l'institution assure que personne n'avait obtenu l'autorisation formelle d'exposer cette statue et cite une ordonnance criminelle datant de l'époque coloniale pour justifier son retrait.
Alors que des ouvriers s'affairaient autour de la statue dans la nuit, son auteur, le Danois Jens Galschiot, a trouvé "étrange" et "choquant" que l'université s'en prenne à la sculpture qui, selon lui, reste une propriété privée. Il dit avoir tenté de contacter l'université et avoir offert de reprendre son oeuvre. "Cette sculpture coûte vraiment cher. Donc s'ils la détruisent, alors bien sûr, on va les poursuivre", a-t-il ajouté.
afp/br