D'après l'Agence de sécurité sanitaire britannique (UKHSA), qui se montre très prudente malgré son étude parue jeudi, notamment en raison du faible nombre de patients hospitalisés avec Omicron, les personnes contaminées par le nouveau variant ont entre 50 et 70% moins de risques d'être hospitalisés.
Cette analyse, qui va dans le sens de deux études britanniques publiées mercredi, est toutefois "hautement incertaine à cause du faible nombre de malades atteints par Omicron actuellement à l'hôpital, l'impossibilité de mesurer effectivement toutes les infections précédentes et la propagation limitée d'Omicron parmi les groupes les plus âgés", souligne l'agence dans un communiqué.
Propagation rapide
Pour autant, en raison de la propagation rapide d'Omicron, la pression sur le système hospitalier s'annonce rude. "Même si une petite proportion requiert une hospitalisation, il s'agit d'un nombre important de personnes", si bien que la "pression sur le NHS", le système public de santé britannique, "va augmenter", souligne le texte.
"Les cas sont actuellement très hauts au Royaume-Uni et même une proportion relativement faible requérant une hospitalisation aboutira à un nombre important de personnes gravement malades", a souligné la directrice générale de l'agence britannique, Jenny Harries.
L'effet des vaccins s'estompe
Sur le front de la vaccination, l'analyse indique que si les rappels améliorent la protection conférée par les vaccins, celle-ci s'estompe rapidement, présentant une diminution entre 15 et 25% environ 10 semaines après l'administration du rappel.
Tout en saluant des données "prometteuses", le ministre de la Santé Sajid Javid a souligné qu'il était "trop tôt" pour déterminer les prochaines étapes, et appelé les Britanniques à la prudence pendant les fêtes.
"Nous n'avons pas les preuves"
Alexandra Calmy, médecin infectiologue aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), se montre, elle aussi, très prudente, malgré les résultats encourageants des études. "Nous n'avons pas les preuves, pas les éléments, aujourd'hui, pour dire qu'Omicron est moins virulent ou moins agressif", a-t-elle tempéré dans le 19h30 de la RTS.
On ne compare pas forcément les mêmes populations, relève-t-elle. Dans les études, ce sont des jeunes immunisés, mais que se passera-t-il avec des populations plus âgées, plus à risque, avec des gens qui ne sont pas immunisés, interroge-t-elle. "Je crois vraiment que c'est trop tôt pour dire qu'Omicron est moins virulent. Et même s'il l'était, il reste un virus dangereux, qui nous inquiète, de par sa transmission et par le fait qu'il déjoue les vaccins".
Arrivée saluée des antiviraux
Pour Alexandra Calmy, l'arrivée des médicaments antiviraux à prendre par voie orale est une très bonne nouvelle, pour pouvoir traiter tôt et prévenir les hospitalisations. Et de préciser que la molécule de l'entreprise Pfizer semble clairement plus efficace que celle de Merck, et même "très efficace".
jpr avec l'afp