Dans de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année qui aura duré près de quatre heures, le président russe a abordé le risque d'un conflit armé en Europe.
La Russie a présenté deux projets de traités pour bannir tout élargissement de l'Alliance atlantique, notamment à l'Ukraine, et mettre fin aux activités militaires occidentales à proximité des frontières russes. Selon Moscou, il s'agit du seul moyen de juguler l'aggravation des tensions.
Vladimir Poutine a répété que la Russie ne tolérerait aucun système d'armements occidentaux "sur le pas de (sa) porte". Mardi, Vladimir Poutine avait menacé ses rivaux de "mesures militaires et techniques" si ses revendications n'étaient pas acceptées. Ses exigences, lourdes de conséquences pour l'architecture sécuritaire européenne, ont été jugées "inadmissibles" par de nombreuses voix occidentales.
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"Rhétorique incendiaire"
A la suite de la conférence de presse, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg ont assuré que "l'alliance (militaire) restait prête à avoir un dialogue constructif avec la Russie", selon un communiqué diffusé jeudi côté américain, après un entretien entre les deux hommes.
Un haut responsable de la Maison Blanche a, un peu plus tard dans la journée, confirmé que les Etats-Unis étaient prêts à "engager un dialogue diplomatique" avec la Russie "dès le début du mois de janvier", mais pas sans conditions. La Maison Blanche a toutefois fait savoir que ni la date ni le lieu d'une première rencontre n'avaient été fixés.
Réaction beaucoup plus virulente, côté britannique. La ministre des Affaires étrangères Liz Truss a condamné la "rhétorique agressive et incendiaire" du Kremlin à l'encontre de l'Ukraine et de l'Otan, tout en saluant la volonté de Moscou de s'engager dans des discussions. Elle a répété que "le renforcement des capacités militaires de la Russie à la frontière de l'Ukraine et en Crimée, annexée illégalement, était inacceptable".
Soupçon d'invasion
La Russie est soupçonnée de préparer une invasion de l'Ukraine, une ex-république soviétique désormais pro-occidentale dont une partie du territoire, la Crimée, dans le sud, a déjà été unilatéralement rattachée en 2014 à la Russie. Plus de 100'000 soldats russes seraient déployés à la frontière.
Vladimir Poutine a estimé que la politique de l'Ukraine et de ses alliés occidentaux, notamment concernant la guerre contre des séparatistes prorusses dans l'est ukrainien, constituaient une menace pour Moscou. "Nous ne pouvons pas vivre en regardant au-dessus de notre épaule en se disant: que va-t-il se passer? quand vont-ils cogner?"
agences/lan
Espérance de vie en baisse en raison du Covid
Interrogé sur les ravages de l'épidémie de Covid-19, il a noté une "espérance de vie en baisse" et "une mortalité en hausse". La faible couverture vaccinale, nourrie par la méfiance de la population, et l'absence de restrictions sanitaires ont engendré un lourd bilan humain.
Vladimir Poutine a dit viser une immunité collective avec 80% de la population vaccinée ou guérie du Covid "à la fin du 1er trimestre ou au 2e trimestre". Actuellement, 44% de la population est vaccinée.
Plus de 520'000 personnes sont mortes du Covid depuis 2020, selon les statistiques officielles de l'agence Rosstat, renforçant le déclin démographique de la Russie qui a perdu plus d'un million d'habitants en moins de deux ans.