Park Geun-hye, âgée aujourd'hui de 69 ans, aurait dû passer au total 22 ans derrière les barreaux depuis sa destitution et son incarcération en mars 2017. Ce sera finalement un peu moins de cinq ans.
Le ministre de la Justice a annoncé que la grâce lui avait été accordée dans une "perspective d'unité nationale", à quelques mois de la fin du mandat unique de l'actuel président Moon Jae-in.
Symbole de la corruption
Mais l'annonce de la grâce présidentielle de l'ancienne présidente conservatrice a surpris tant cette dernière est un symbole des problèmes de corruption chroniques du pays et des liens troubles entre le pouvoir politique et les grandes entreprises.
Sa destitution, la première de l'histoire de la Corée du Sud, avait été entraînée par les manifestations géantes de la "révolution des bougies", qui avaient rassemblé des millions de citoyennes et citoyens choqués par l'ampleur du scandale de corruption dont elle était accusée.
En 2018, sa confidente et elle avaient été reconnues coupable d'avoir, entre autres, contraint les grands groupes sud-coréens à leur verser des millions de dollars.
Santé fragile
Après avoir répété qu'aucun pardon ne serait octroyé aux anciens chefs et cheffes d'État actuellement derrière les barreaux, l'administration démocrate a fini par céder à l’approche des présidentielles de mars prochain.
L'état de santé préoccupant de la fille de l'ancien dictateur militaire Park Chung-hee, hospitalisée à trois reprises depuis son incarcération, aurait par ailleurs influencé la décision de lui accorder cette grâce.
Un autre ex-chef d’État sud-coréen actuellement incarcéré, Lee Myung-bak, devrait quant à lui rester derrière les barreaux.
Nicolas Rocca/jop