Les trois Salvadoriennes ont passé respectivement six, huit et 13 ans derrière les barreaux, a indiqué l'Association citoyenne contre la dépénalisation de l'avortement au Salvador qui a annoncé leur libération jeudi.
Une responsable de l'association a indiqué à l'AFP que les trois femmes "ont vu leur peine commuée", sans préciser à combien d'années elles avaient été condamnées. "C'est une joie pour nous tous qui nous sommes battus pour la libération de toutes les femmes qui ont été injustement emprisonnées pour avoir souffert d'urgences obstétriques en vertu de cette loi inhumaine", a-t-elle ajouté.
Strictes lois anti-avortement
Le code pénal salvadorien interdit l'avortement en toutes circonstances, même en cas de danger pour la santé de la mère ou de l'enfant, et prévoit des peines pouvant aller jusqu'à huit ans de prison.
Mais les poursuites sont généralement engagées pour "homicides aggravés", passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 50 ans de prison.
Encore 14 femmes détenues
"Nous sommes libres!", se sont réjouies les trois femmes présentées par leur prénom Karen, Kathy et Evelyn, et qui ont réclamé la libération de 14 autres encore emprisonnées au Salvador pour les mêmes raisons.
Plusieurs organisations de défense des droits humains mènent une campagne, notamment sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #faltanlas17 (il en manque 17, ndlr), pour réclamer au jeune président du Salvador, Nayib Bukele, d'intercéder pour leur libération.
L'une des icônes de ces femmes salvadoriennes condamnées dans les mêmes circonstances était de passage en Suisse cet automne. Elle avait témoigné de son parcours et de la situation des femmes encore emprisonnées dans une interview à la RTS.
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afp/oang