Risques de grossesses non désirées, explosion des maladies sexuellement transmissibles, création d’un marché noir des contraceptifs, ingérence dans la vie privée des couples et des familles, les critiques contre la nouvelle loi iranienne pleuvent.
Pour le Guide de la Révolution l’Ayatollah Ali Khamenei, procréer est un devoir essentiel de chaque couple iranien. Son ambition est de passer de 85 à 150 millions d’habitants. Selon lui, le mariage opportun et sans délai est un devoir important et l'accouchement et la croissance générationnelle sont des devoirs très importants et fondamentaux qui doivent être accomplis.
"Vous ne pouvez pas nous transformer en couveuses"
"Il y a des gens qui ne veulent pas d'enfants, comme ma femme et moi. Vous ne pouvez pas nous transformer de force en couveuses", réagit un habitant de Téhéran. "Vous dites dans la loi que les contraceptifs sont interdits. Lorsque les préservatifs n'arrivent pas sur le marché, ils tombent entre les mains des trafiquants et les gens devront payer deux ou trois fois plus pour les acheter. Nous avons 300'000 à 400'000 avortements illégaux chaque année, ce qui augmentera si les contraceptifs ne sont pas disponibles. De nombreux jeunes couples cherchent par ailleurs à avorter", fait-il valoir.
L’Etat, de son côté, promet plusieurs avantages. Des terrains pour les familles qui ont un troisième enfant ou une assurance complète pour les mères qui ne travaillent pas. Il incite également la télévision publique iranienne à produire des programmes qui encouragent la natalité et qui dénoncent le célibat ou l’avortement.
Propos recueillis par Nicolas Vultier
Adaptation web: aps