Mardi soir, une délégation de hauts responsables palestiniens menée par le président Mahmoud Abbas, 86 ans, a discuté de questions de sécurité et d'économie à la résidence de Benny Gantz, située à Rosh Haayin, dans le centre d'Israël, ont indiqué des sources israéliennes.
Première depuis 2010
Dans la foulée de l'arrivée au pouvoir en juin du gouvernement de coalition mené par Naftali Bennett, des ministres israéliens, incluant Benny Gantz, ont rendu visite à Mahmoud Abbas à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, en Cisjordanie occupée. Mais il s'agit de la première fois depuis 2010 que Mahmoud Abbas se rend en Israël pour une rencontre officielle avec un membre du gouvernement israélien.
"Nous avons discuté de la mise en oeuvre de mesures économiques et civiles, et de l'importance de renforcer notre coordination sécuritaire", a écrit dans la nuit sur Twitter Benny Gantz.
Mercredi matin, son ministère a indiqué avoir approuvé des "mesures de confiance" comme un versement anticipé à l'Autorité palestinienne de 100 millions de shekels (29,6 millions de francs) en taxes perçues en son nom par Israël, l'octroi de 600 permis supplémentaires permettant à des hommes d'affaires palestiniens de traverser côté israélien, et la régularisation de 6000 Palestiniens supplémentaires vivant dans un secteur de Cisjordanie sous contrôle israélien.
Régularisation
Pour la première fois depuis 2009, Israël avait déjà annoncé, en octobre, la régularisation du statut de 4000 Palestiniens vivant en "zone C", vaste secteur de Cisjordanie sous contrôle militaire et civil israélien et où se concentrent les colonies israéliennes.
Cette mesure, qui empêche l'éviction de ces familles palestiniennes et est présentée par Israël comme étant "humanitaire", avait été critiquée par des organisations palestiniennes estimant que la "Zone C" revient de droit aux Palestiniens et que ceux-ci n'ont donc pas à demander à l'Etat hébreu pour y vivre.
Réactions partagées
Coté palestinien, le ministre des Affaires civiles, Hussein al-Sheikh, s'est félicité de la rencontre Abbas/Gantz consacrée aux questions économiques, aux "tensions" liées aux activités des colons israéliens en Cisjordanie et à "l'importance de créer un horizon politique" pour parvenir à une "solution" du conflit israélo-palestinien.
Mais le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, territoire séparé de la Cisjordanie et sous blocus israélien, a condamné la rencontre estimant qu'elle s'écartait de "l'esprit national du peuple palestinien" et donc de la réconciliation du "leadership" palestinien divisé entre la Cisjordanie et Gaza.
afp/jpr
Frappes israéliennes sur Gaza après des tirs
L'armée israélienne a frappé mercredi plusieurs sites militaires du mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, après des tirs dans l'enclave palestinienne ayant blessé un civil israélien, ont indiqué des sources locales. Deux agriculteurs ont été blessés dans des frappes de l'artillerie israélienne visant quatre sites des brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont indiqué des sources de sécurité à Gaza. Cet incident survient au dernier jour d'un entraînement des factions armées de Gaza.
Selon un communiqué de l'armée israélienne, des tirs de chars ont visé plusieurs postes militaires du Hamas dans le nord de Gaza, après qu'un civil israélien a été blessé près de la barrière séparant l'Etat hébreu de l'enclave palestinienne sous blocus. L'armée avait auparavant indiqué qu'un civil avait été "légèrement" blessé par des tirs depuis le nord de ce territoire, sans détailler les circonstances de "cette attaque".
Israël et le Hamas se sont livré une guerre de onze jours en mai, leur quatrième depuis la prise du pouvoir à Gaza par le mouvement islamiste armé. Depuis l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu fragile à la fin mai, seulement cinq projectiles (roquettes ou mortiers) ont été tirés depuis Gaza vers le territoire israélien, a indiqué mardi l'armée dans son rapport annuel.