Trois des six dernières centrales nucléaires d'Allemagne vont vivre leur ultime journée
"Pour l'industrie de l'énergie en Allemagne, la sortie du nucléaire est définitive", a déclaré jeudi la directrice de l'association du secteur de l'industrie de l'énergie BDEW Kerstin Andreae.
Les six centrales nucléaires encore en activité en Allemagne ont contribué à environ 12% de la production d'électricité du pays en 2021, selon les chiffres préliminaires de la BDEW. La part des énergies renouvelables était de près de 41% dans le pays, le charbon représentant un peu moins de 28% et le gaz environ 15%.
L'Allemagne souhaite que les énergies renouvelables couvrent 80% de la demande d'électricité d'ici à 2030, en développant les infrastructures liées aux énergies éolienne et solaire.
Pas complètement fini selon les écologistes
Le nouveau gouvernement, qui prévoit d'intensifier la lutte contre le changement climatique, a maintenu la sortie du nucléaire dans son accord de coalition.
Les groupes de défense de l'environnement ont salué cette décision, mais ont estimé que l'année 2022 ne verrait pas la véritable fin de l'ère nucléaire en Allemagne. "Nous devons dire qu'il y aura encore des usines d'enrichissement d'uranium en Allemagne, comme celle de Gronau", a déclaré Arne Fellermann, responsable du groupe environnemental BUND. "Il y a aussi un réacteur de recherche à Garching qui fonctionne encore avec de l'uranium de qualité militaire", a-t-il ajouté.
Un miliard d'euros par centrale à démanteler
Interrogé sur les retombées en matière d'emploi, le maire de Gundremmingen Tobias Bühler a déclaré que les employés de la centrale se chargeraient du démantèlement du réacteur après l'arrêt. "Et cette période de démantèlement va certainement prendre encore une ou deux décennies", a précisé Tobias Buehler.
Le coût total du démantèlement est estimé à 1,1 milliard d'euros par centrale par l'exploitant E.ON, qui a provisionné 9,4 milliards pour la phase de post-exploitation nucléaire, comprenant le démantèlement de l'installation, le conditionnement et le nettoyage des déchets radioactifs. Le démantèlement devrait être achevé d'ici 2040.
Reuters/vic