Attentat, outrage, indignation, honte, les termes employés pour dénoncer l'installation du drapeau européen sous l'Arc de Triomphe n'ont pas manqué samedi, jour de prise de fonction pour la France à la présidence tournante de l'Union européenne.
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Pour célébrer cette accession, le gouvernement avait décidé de parer l'Arc de Triomphe de la bannière bleue à étoiles jaunes sans l'accompagner des couleurs françaises. Mais on ne touche pas impunément au symbole français qu'est ce lieu, qui abrite le tombeau du Soldat inconnu, tué lors de la Première Guerre mondiale.
Face à la polémique, le drapeau a été enlevé dans la nuit de samedi à dimanche. Il a été retiré "conformément au timing prévu", a assuré l’Élysée à l'AFP, ajoutant qu'il était prévu que le drapeau de l'UE "reste au vent le 31 décembre et le 1er janvier". Samedi, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune avait pourtant assuré que le dispositif avait été mis en place "pour quelques jours".
Marine Le Pen voulait déposer un recours
Plusieurs candidats de droite et d'extrême droite avaient dénoncé cette initiative du gouvernement, Marine Le Pen annonçant même son intention de déposer un recours au Conseil d'Etat et un référé-suspension.
La leader du Rassemblement national avait dénoncé "un véritable attentat à l'identité de notre Patrie, tant ce monument honorant nos gloires militaires, abritant la dépouille du Soldat inconnu et qui constitue de fait un cénotaphe à la mémoire de tous les morts pour la France, incarne le coeur battant de notre Nation et de notre mémoire commune".
Dimanche, Marine Le Pen a salué "une belle victoire patriotique" à propos du retrait du drapeau. Clément Beaune lui avait toutefois répondu: "Marine le Pen est tellement patriote qu'elle ignore les règles républicaines: le drapeau français n'est pas déployé en permanence sous l'Arc de Triomphe. Il n'a donc nullement été remplacé par le drapeau européen." Et d'ajouter que ce drapeau européen est "aussi le nôtre et symbolise la paix".
Valérie Pécresse aussi contrariée
Toujours à droite, Valérie Pécresse, candidate à la présidentielle pour Les Républicains, avait demandé via Twitter à Emmanuel Macron "de rétablir notre drapeau tricolore à côté de celui de l'Europe". "Présider l'Europe oui, effacer l'identité française non", a-t-elle écrit. Clément Beaune lui a répondu qu'il était triste de la voir "courir après Marine Le Pen, copier ses tweets et ses basses polémiques".
Le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, également en lice pour l'Elysée, avait pour sa part dénoncé un "outrage" sur le même réseau social. D'autres figures de la droite nationaliste comme Gilbert Collard, Florian Philippot, Eric Ciotti ou Nicolas Dupont-Aignan ont aussi fait part de leur ire.
Pour marquer le début de la présidence française du Conseil de l’UE pour six mois, la tour Eiffel a été illuminée en bleu, couleur de l’Europe. Des dizaines de monuments le seront aussi à travers toute la France durant la première semaine de janvier.
Frédéric Boillat avec les agences