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Il y a un an, des partisans de Donald Trump semaient le chaos au Capitole

Il y a un an, des partisans de Donald Trump semaient le chaos au Capitole
Il y a un an, des partisans de Donald Trump semaient le chaos au Capitole / 19h30 / 4 min. / le 6 janvier 2022
Un an après les images stupéfiantes de partisans de Donald Trump envahissant le Capitole, siège du Congrès américain, les Américains peinent toujours à prendre la mesure de cette attaque contre leur démocratie. La violence de l'assaut du 6 janvier 2021 a choqué le pays et terni son image dans le monde.

De nombreuses vidéos prises au moment des faits immortalisent cette journée étrange. On y voit des assaillants frapper des policiers avec des barres de fer, un agent écrasé sur le pas d'une porte hurler de douleur, ou encore des émeutiers en tenue de combat scander "Pendez Mike Pence". Tandis que le vice-président s'enfuit, une femme est abattue par la police dans les couloirs du Congrès.

Pour le premier anniversaire de l'attaque, les démocrates du Congrès ont donc prévu des commémorations "solennelles", censées donner une perspective historique aux événements.

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Quant à Joe Biden, il va livrer un discours, dont un extrait a été diffusé: "Nous devons décider aujourd'hui quelle nation nous allons être. Allons-nous être une nation qui accepte que la violence politique devienne la norme? Allons-nous être une nation qui autorise des responsables officiels partisans à renverser la volonté exprimée légalement par le peuple? Allons-nous être une nation qui ne vit pas dans la lumière de la vérité mais à l'ombre du mensonge?"

Même pendant la Guerre civile, les insurgés n'avaient pas violé l'enceinte de notre Capitole, la citadelle de notre démocratie

Joe Biden

Donald Trump, de son côté, a été tenté par une approche provocatrice. Il voulait répéter lors d'une conférence de presse en Floride que la présidentielle de novembre 2020 lui avait été volée, mais il a finalement renoncé.

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Bien qu'aucune preuve ne vienne appuyer ses propos, des sondages montrent qu'environ deux tiers des électeurs républicains le croient. Et les élus républicains, bien conscients que le milliardaire reste le faiseur de rois dans leur camp, se sont presque tous rangés derrière lui. Car le parti veut reprendre le pouvoir lors des élections de mi-mandat de 2022. En 2024, Donald Trump pourrait même briguer un nouveau mandat.

Le déroulement des événements est mieux connu

En l'espace d'un an, le déroulement des événements est devenu plus clair. Bien avant le scrutin, l'impétueux président dénonçait déjà des "fraudes massives" et faisait savoir qu'il n'accepterait pas la défaite. Lorsque la victoire de son rival fut établie, il a tenté avec ses partisans d'invalider le dépouillement dans des Etats-clés à coups de plaintes et de pressions sur des dirigeants locaux.

Le 6 janvier, date à laquelle le vice-président Mike Pence devait convoquer les deux chambres du Congrès pour certifier la victoire de Joe Biden, Donald Trump a appelé ses partisans à une "grande manifestation à Washington". "Soyez-y, ça va être énorme!", avait-il tweeté. Dans le même temps, la pression montait sur Mike Pence pour qu'il stoppe la certification des résultats, sur la base de justifications légales douteuses qu'ont fait circuler des alliés du président, son chef de cabinet Mark Meadows et des élus républicains.

>> Le récit de la journée dans le 19h30 du 7 janvier 2021 :

Le Capitole pris d'assaut par les partisans de Donald Trump et un Congrès en état de siège. Récit de cette folle journée
Le Capitole pris d'assaut par les partisans de Donald Trump et un Congrès en état de siège. Récit de cette folle journée / 19h30 / 2 min. / le 7 janvier 2021

Quatre manifestants et un policier tués

Tous ces éléments ont fusionné le Jour J. "Si Mike Pence fait ce qu'il faut faire, nous gagnons l'élection", avait-il ajouté à l'adresse de son numéro deux, avant d'inviter ses partisans à aller au Congrès "se battre comme des diables". Des milliers de personnes s'étaient alors dirigées vers le Capitole, dont des membres de groupes d'extrême droite comme les Proud Boys, certains en tenue de combat, avec des casques et des gilets pare-balles. Dans un hôtel tout près de là, des alliés de Donald Trump réunissaient une "cellule de crise". Cette dernière est aujourd'hui soupçonnée d'avoir fait le lien entre les manifestants, le Bureau ovale et des élus républicains.

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Débordés, les policiers du Capitole n'avaient pas réussi à contenir la foule. Face au chaos, la session avait été suspendue, des élus avaient fui, d'autres s'étaient cachés dans des bureaux fermés. Il a fallu plus de six heures à la police et aux renforts fédéraux pour reprendre le contrôle des lieux. Cinq personnes sont mortes pendant l'assaut, dans des circonstances confuses: quatre manifestants et un policier. Des dizaines ont en outre été blessées. Finalement, c'est aux premières heures du 7 janvier que le Congrès a officialisé la victoire de Joe Biden.

>> Ecouter aussi l'émission Tout un monde revenir sur les dernières révélations de l'enquête sur l'invasion du Capitole :

L'inspecteur général de la police du Capitole, Michael Bolton. [AP Photo/Keystone - Andrew Harnik]AP Photo/Keystone - Andrew Harnik
Les dernières révélations de l’enquête sur l’insurrection du Capitole / Tout un monde / 5 min. / le 17 décembre 2021

vic avec agences

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Plus de 700 inculpés, mais pas encore de responsables politiques

En un an, plus de 720 personnes ont été inculpées pour avoir participé à l'assaut contre le Capitole. De premières peines ont été prononcées, dont une de cinq ans de prison pour un homme qui avait agressé des policiers.

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Mais l'Amérique attendent toujours que les responsables politiques rendent des comptes. Juste après l'attaque, Donald Trump a bien fait l'objet d'un procès en destitution au Congrès, mais il été acquitté très rapidement grâce aux sénateurs républicains.

Donald Trump dans la ligne de mire

Les démocrates ne veulent pas en rester là. Fort de leur majorité à la Chambre des représentants, ils ont mis en place une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur son rôle le 6 janvier. L'une de ses membres, Liz Cheney, rare républicaine à soutenir les investigations, a clairement annoncé que Donald Trump était dans la ligne de mire: "Jamais dans l'histoire de notre pays une enquête parlementaire sur les actions d'un ancien président n'a été aussi justifiée", a-t-elle déclaré. "Nous ne pouvons pas céder face aux tentatives du président Trump de cacher ce qui s'est passé".

La commission a jusqu'ici interrogé près de 300 personnes, mais elle se heurte au refus de coopérer des proches de l'ancien président. Et le temps joue contre elle: si les républicains reprennent le contrôle de la Chambre lors des élections de novembre 2022, ils pourraient mettre fin à ses travaux.

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L'événement vécu par les partisans de Donald Trump

Le 6 janvier, une marée humaine est réunie dans un froid glacial, agitant des drapeaux "Trump 2020" pour dénoncer le résultat de l'élection présidentielle qui a vu perdre le milliardaire républicain. Le président se présente sur une estrade. La foule est galvanisée. "Je me souviens de ce sentiment d'euphorie, voir tout autour de nous ces gens qui, enfin, en avaient quelque chose à faire", raconte à l'AFP un partisan de Donald Trump venu tout droit de l'Etat du New Hampshire.

Avant que le président ne finisse de parler, ce sexagénaire se fraye un chemin et suit un cortège en route vers le Congrès américain. Des milliers de manifestants l'imitent. En quelques instants, une foule se masse devant le dôme blanc du Capitole. "Et puis soudain, on entend des cris, des 'on y va, on y va'", se remémore un autre manifestant, venu du Massachusetts. "C'est là que l'anarchie a commencé. Les gens poussaient, poussaient, poussaient en criant "Avancez!", confie-t-il. "Et donc c'est ce que nous avons fait, on a foncé". Il dit ne pas être entré dans le Capitole, mais dire le contraire, c'est aussi risquer la prison.

Deux visions de cette journée s'opposent

Jacob Chansley, conspirationniste QAnon, se trouve toujours en détention. [AP/Keystone - Manuel Balce Ceneta]
Jacob Chansley, conspirationniste QAnon reconnaissable à son costume de chaman, se trouve toujours en détention. [AP/Keystone - Manuel Balce Ceneta]

Un homme torse-nu avec des cornes de bison déambulant dans l'enceinte du Capitole, une manifestante tuée par la police... Avec stupeur, le monde entier suit en direct l'invasion du Congrès américain. Ces images, le citoyen du New Hampshire dit les découvrir le lendemain, au petit-déjeuner. "Une diabolisation!", fustige-t-il, assurant que l'immense majorité des manifestants sont restés à l'extérieur du bâtiment.

Au cours des mois suivants, deux récits de cette journée du 6 janvier s'opposent. Les policiers en fonction ce jour-là, des élus démocrates et même certains républicains qualifient en effet ces actes de "terroristes". A Washington, une commission parlementaire est mise sur pied pour enquêter sur la possibilité que les manoeuvres du camp Trump aient pu constituer une tentative de coup d'Etat. Des opérations de police sont lancées aux quatre coins du pays. Le manifestant venu du Massachusetts voit plusieurs agents du FBI débarquer à sa porte, ses amis se font arrêter.

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"Nous voyons cela comme une guerre"

Un coup d'Etat? Les manifestants du Capitole s'insurgent contre cette expression. Ils gardent au contraire le souvenir d'une journée exaltante, qui donne la chair de poule, "quelque chose que je raconterai à mes petits-enfants", promet un étudiant en droit d'obédience républicaine chargé, ce jour-là, d'affréter une série de bus depuis le Massachusetts en direction de Washington. Toujours persuadé, comme la majorité des électeurs républicains, que l'élection de 2020 a été volée - malgré les innombrables preuves du contraire - il se dit prêt à défendre les prochains scrutins coûte que coûte.

"Nous voyons cela comme une guerre", affirme l'étudiant en droit. "Nous allons lancer une série de batailles et causer autant de dégâts que possible à la gauche et à ceux qui soutiennent la tyrannie" Jusqu'à retourner au Capitole? "Bien évidemment".

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