Ces trois manifestants ont été tués par des tirs "des forces putschistes", selon le Comité central des médecins, une association indépendante.
Deux d'entre eux ont été tués à Oumdourman, en banlieue de Khartoum, et un troisième a été tué dans la capitale, selon la même source.
Plus de 300 blessés
Les médecins ont en outre fait état de plus de 300 blessés touchés notamment par des tirs à balles réelles, des tirs de balles en caoutchouc ou de lacrymogènes.
Les nouveaux décès surviennent au lendemain d'un appel de Washington à "cesser l'utilisation de la force létale contre les manifestants" au Soudan, où les autorités nient le recours aux tirs à balles réelles face aux manifestations.
Au total, depuis le coup d'Etat mené par le général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre 2021, la répression des manifestations contre l'armée a fait 60 morts et des centaines de blessés, selon la même source.
Pouvoir entièrement civil réclamé
En dépit d'une répression meurtrière, l'Association des professionnels soudanais, fer de lance de la révolte contre le dictateur Omar el-Béchir déchu en 2019 et contre l'armée depuis le putsch du 25 octobre, avait appelé à de nouvelles manifestations pour réclamer un pouvoir entièrement civil.
Les militaires sont seuls aux commandes depuis la démission dimanche du Premier ministre Abdallah Hamdok, visage civil de la transition lancée après l'éviction en 2019 du général Omar el-Béchir par l'armée sous la pression de la rue, faisant craindre un retour à la dictature.
Elections promises pour juillet 2023
Le général Burhane, qui a prolongé de deux ans son mandat à la tête du pays, promet toujours des élections pour juillet 2023.
Or les Etats-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni et la Norvège ont exhorté mardi les militaires soudanais à ne pas nommer unilatéralement un nouveau chef du gouvernement. Cela "saperait la crédibilité" des institutions de transition "et risquerait de plonger le pays dans un conflit", ont-ils averti.
Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé les forces de l'ordre soudanaises à "cesser l'utilisation de la force létale contre les manifestants". Il a aussi dit souhaiter un "dialogue mené par les Soudanais et aidé par (la communauté) internationale".
afp/fgn