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L'ancien chef de la sécurité du Kazakhstan a été arrêté pour trahison

Les émeutes au Kazakhstan ont causé la mort de près de 50 personnes. [Keystone/AP - Vasily Krestyaninov]
Washington autorise son personnel consulaire non-essentiel à quitter le Kazakhstan / Le Journal de 8h / 35 sec. / le 8 janvier 2022
L'ancien chef de l'agence nationale de la sécurité du Kazakhstan a été arrêté pour trahison, après avoir été limogé à la suite des émeutes qui ont secoué le pays. La situation reste très tendue samedi.

Le Comité national de sécurité (KNB) a indiqué que son ancien directeur, Karim Massimov, avait été placé en détention jeudi après le lancement d'une enquête pour hautre trahison.

Karim Massimov (à gauche) avec Mike Pompeo en 2019. [AFP - Brendan Smialowski]
Karim Massimov (à gauche) avec Mike Pompeo en 2019. [AFP - Brendan Smialowski]

"Le 6 janvier de cette année, le Comité national de sécurité a lancé une enquête préliminaire pour haute trahison", est-il précisé dans un communiqué.

"Le même jour, l'ancien directeur du KNB, Karim Massimov, soupçonné d'avoir commis ce crime, a été arrêté et placé dans un centre de détention provisoire avec d'autres personnes", poursuit le communiqué.

Allié proche de l'ex-président kazakh Noursoultan Nazarbaïev, Karim Kajymkanouli Massimov, ancien Premier ministre, a été démis de ses fonctions de chef du KNB cette semaine après les émeutes déclenchées par une hausse du prix du gaz.

Tirs de semonce

La tension persistait samedi à Almaty où l'on entendait de temps en temps des tirs de semonce des forces de l'ordre pour empêcher des gens d'approcher de la place centrale, a constaté un journaliste de l'AFP.

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De son côté, l'ex-président kazakh Noursoultan Nazarbaïev est sorti samedi de son silence pour appeler la population à soutenir le gouvernement et "lui permettre de surmonter cette crise et de garantir l'intégrité du pays", a écrit son porte-parole, Aidos Ukibay, sur Twitter.

L'ancien dirigeant, âgé de 81 ans, a également mis en garde contre "des fausses informations", en référence aux rumeurs qui ont circulé dans certains médias kazakhs sur sa fuite présumée du pays.

Pas de négociations

Le Kazakhstan, plus grand pays d'Asie centrale, est ébranlé par une contestation qui a éclaté dimanche en province avant de s'étendre à d'autres villes et surtout à Almaty, la capitale économique, où les manifestations ont viré en émeutes chaotiques et meurtrières.

Le chef de l'Etat, Kassym-Jomart Tokaïev, a autorisé vendredi les forces de sécurité à "tirer pour tuer" afin d'étouffer toute rébellion et, fort de l'appui de la Russie, a exclu de négocier avec les manifestants.

ats/gma

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Entretien entre Poutine et le président kazakh

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue kazakh Kassym-Jomart Tokaïev ont eu une "longue" conversation téléphonique afin de discuter de la situation de crise au Kazakhstan, a annoncé samedi le Kremlin dans un communiqué.

"Les présidents ont échangé leurs points de vue sur les mesures prises pour restaurer l'ordre au Kazakhstan", indique le communiqué, ajoutant que les deux dirigeants sont convenus de rester en contact "permanent".

Moscou a par ailleurs dénoncé les commentaires "grossiers" du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui avait prévenu vendredi qu'il serait "très difficile" pour le Kazakhstan d'obtenir le retrait des troupes russes une fois le feu vert octroyé pour une intervention sur son territoire.

Des employés consulaires américains peuvent partir

Un contingent de troupes russes et d'autres pays alliés de Moscou est arrivé jeudi au Kazakhstan pour appuyer le pouvoir en place en protégeant les bâtiments stratégiques et en épaulant les forces de l'ordre.

Face à cette situation, le département d'Etat américain a autorisé vendredi les employés non-essentiels du consulat des Etats-Unis à Almaty à quitter le Kazakhstan.

"Le département a approuvé le départ volontaire des employés non-essentiels du gouvernement américain du consulat général d'Almaty et des membres des familles de tous les employés" de ce consulat, a indiqué le département d'Etat dans un communiqué.