Rien qu'à Almaty, la capitale économique où se sont déroulées les émeutes les plus violentes, 103 personnes ont été tuées sur un total de 164 dans le pays, selon un bilan paru dimanche sur la chaîne Telegram du gouvernement avant d'être retiré.
Le ministère de la Santé a ensuite indiqué à des médias russes et kazakhs que l'information avait été publiée par erreur. Il n'y a toutefois pas eu de démenti officiel de ces chiffres ni de nouveau bilan.
8000 arrestations
Au total, 7989 personnes ont été interpellées dans le cadre de 125 enquêtes distinctes, a par ailleurs indiqué le gouvernement lundi. Parmi elles figurent "un nombre conséquent de ressortissants étrangers".
Le président Kassym-Jomart Tokaïev a dénoncé une "tentative de coup d'Etat" menée par des "combattants armés", assurant que ses forces ne tireraient "jamais" sur des manifestants pacifiques.
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Le Kazakhstan, un pays d'environ 19 millions d'habitants riche en hydrocarbures, a été ébranlé la semaine dernière par des émeutes sans précédent depuis son indépendance en 1989, qui ont fait des dizaines de morts.
La contestation a débuté en province dimanche dernier après l'augmentation des prix du gaz, avant de gagner des grandes villes, notamment la capitale économique Almaty, où des émeutes ont éclaté, la police tirant à balles réelles sur les manifestants.
Selon le ministère de l'Intérieur cité dimanche par les médias, le préjudice matériel causé par les violences a été initialement évalué à environ 175 millions d'euros. Plus de 100 commerces et banques ont été pillés et plus de 400 véhicules détruits.
Calme relatif
"Aujourd'hui, la situation est stabilisée dans toutes les régions du pays", a déclaré le ministre de l'Intérieur Erlan Tourgoumbaïev, ajoutant toutefois que "l'opération antiterroriste se poursuit pour rétablir l'ordre dans le pays".
Internet a été rétabli et la vie est revenue progressivement à la normale à Almaty. Les sites web locaux et étrangers sont à nouveau accessibles lundi, décrété jour de deuil après les émeutes. Signe d'un timide retour à la normale, une trentaine de supermarchés ont rouvert leurs portes à Almaty dimanche, ont rapporté les médias au Kazakhstan, alors que la population s'inquiète de pénuries.
De longues files d'attente de véhicules se sont notamment formées ces derniers jours devant les stations-service.
Un cas de "terrorisme international", selon Vladimir Poutine
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé lundi que les forces russes et alliées envoyées au Kazakhstan pour épauler le pouvoir, visé selon lui par le "terrorisme international", quitteraient le pays après la fin de leur mission.
"Une fois que le contingent aura rempli ses fonctions, il se retirera du territoire du Kazakhstan", a indiqué Vladimir Poutine lors d'une réunion par visioconférence avec ses alliés, dont le président kazakh. Il a ensuite averti que Moscou ne tolèrera pas de "révolutions colorées" en ex-URSS, formule récurrente pour décrire des révoltes orchestrées selon le Kremlin par l'Occident dans des pays ex-soviétiques.
afp/boi