Les émeutes qui ont éclaté au Kazakhstan ont poussé au déploiement d'une force militaire régionale pilotée par la Russie. "La mission principale des forces de maintien de la paix (...) s'est terminée avec succès", a déclaré le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev. "Le retrait progressif du contingent unifié de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) débutera dans deux jours. Ce processus ne prendra pas plus de dix jours".
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Du jamais vu depuis 1991
Plus jamais vues depuis l'indépendance du pays en 1991, ces émeutes ont été qualifiées d'agression "terroriste" par les autorités. Elles avaient éclaté après des manifestations contre la hausse des prix du carburant, sur fond de dégradation du niveau de vie et de corruption endémique dans cet Etat ex-soviétique.
Ces soldats, principalement russes, ont été déployés de façon inédite dans le cadre de l'OTSC, alliance militaire d'ex-républiques soviétiques sous la houlette de Moscou. Selon le président kazakh, cette force se compose de 2030 militaires. Lundi, son homologue Vladimir Poutine avait confirmé que les troupes étaient là "pour une période limitée".
Critique sans précédent de son prédécesseur
Signe d'un retour à la normale, les députés kazakhes ont confirmé la nomination d'un nouveau Premier ministre, Alikhan Smaïlov, après la démission du gouvernement la semaine dernière dans une tentative de calmer les manifestants. Cet ancien ministre des finances, âgé de 49 ans, a été aussi un assistant de Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé le Kazakhstan pendant trois décennies jusqu'en 2019.
Mentor et prédécesseur de l'actuel président, Noursoultan Nazarbaïev a par ailleurs été accusé d'avoir favorisé l'émergence d'une "caste de riches" dominant ce pays regorgeant d'hydrocarbures. Il s'agit d'une critique sans précédent à l'égard de celui qui est considéré comme le père de la Nation et bénéficie d'un culte de la personnalité.
"A cause du premier président, une caste de sociétés très profitables de gens très riches est apparue dans le pays. Je pense que le temps est venu de payer un tribut au peuple du Kazakhstan", a-t-il dit, alors que filles, gendres, petits-enfants et autres proches de l'ex-chef de l'Etat contrôlent des postes et des intérêts économiques très importants.
ats/fgn