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Le Conseil OTAN-Russie se réunit pour tenter de désamorcer la crise ukrainienne

Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont engagé mercredi des discussions avec Moscou au siège de l'OTAN à Bruxelles pour tenter de désamorcer le risque d'un nouveau conflit en Ukraine, alors que la Russie n'a montré aucun signe d'apaisement à ce stade. [SPUTNIK VIA AFP - ALEXEY VITVITSKY]
Manœuvres de l’armée russe à proximité des frontières de l’Ukraine et de la Biélorussie / Le 12h30 / 1 min. / le 12 janvier 2022
Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont engagé mercredi des discussions avec Moscou au siège de l'OTAN à Bruxelles pour tenter de désamorcer le risque d'un nouveau conflit en Ukraine, alors que la Russie n'a montré aucun signe d'apaisement à ce stade.

Moscou a accepté de réactiver le Conseil OTAN-Russie, l'instance de consultation créée en 2002. La réunion a débuté vers 10h00 et devait durer trois heures. A Bruxelles, la Russie est représentée par Alexandre Grouchko, vice-ministre des Affaires étrangères, qui a qualifié la réunion de "moment de vérité" dans les relations avec l'OTAN.

Des consultations OTAN-Russie ont été menées encore en 2019, mais de fait la coopération pratique entre les deux est rompue depuis 2014, après l'invasion et l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par Moscou. Et la mission diplomatique russe auprès de l'Alliance a été retirée en octobre après l'expulsion de huit membres de son personnel soupçonnés d'espionnage par les Occidentaux.

La vice-secrétaire d'Etat américaine Wendy Sherman a rapporté mardi aux représentants des 30 pays membres de l'OTAN la teneur de ses entretiens à Genève avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Les entretiens de Genève ont été peu concluants. Les Russes et les Américains sont restés très fermes sur leurs positions respectives. Moscou a exigé de Washington et de ses alliés une garantie concrète que l'Ukraine ne sera pas autorisée à rejoindre l'OTAN.

"Il est trop tôt pour dire si les Russes sont sérieux ou non sur la voie de la diplomatie, ou s'ils sont prêts à négocier sérieusement", a déclaré Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche.

Rassurer les alliés européens

Wendy Sherman s'est attachée mardi à apaiser le ressentiment des Européens d'être laissés sur la touche. Elle a assuré que rien en matière de sécurité en Europe ne se ferait sans les Européens, a souligné le diplomate européen.

>> Lire aussi : Washington veut rassurer les Européens après les discussions avec Moscou

La Russie veut "reconstituer le glacis géopolitique soviétique en Europe et tenter un découplage entre les États-Unis et l'Europe. Ces objectifs sont clairement inacceptables", a averti mercredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, dans un billet sur son blog.

Le Conseil OTAN-Russie risque toutefois de n'être qu'une répétition des discussions de Genève, chaque partie campant sur ses positions.

La Russie exigera une réponse globale de l'Alliance atlantique à ses demandes. "Nous ferons pression pour obtenir une réaction concrète, substantielle, article par article, au projet d'accord russe sur les garanties", a annoncé Alexandre Grouchko avant la réunion.

Déploiement militaire à la frontière

Les Occidentaux accusent la Russie d'avoir amassé ces dernières semaines quelque 100'000 soldats à la frontière avec l'Ukraine pour préparer une attaque contre ce pays, ce que Moscou dément.

La Russie affirme que ce déploiement militaire est une réaction à la présence jugée croissante et menaçante de l'OTAN dans ce qu'elle considère comme sa zone d'influence.

Wendy Sherman a déploré l'absence d'explications et de preuve tangible à ce stade que Moscou ne comptait pas envahir l'Ukraine.

agences/vajo

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La Russie dit vouloir des réponses à ses préoccupations sécuritaires

La Russie a besoin de réponses à ses préoccupations en matière de sécurité et demande aux Occidentaux de les lui fournir, a déclaré mercredi le porte-parole du Kremlin alors que se rencontrent à Bruxelles représentants de l'OTAN et de Moscou (lire ci-dessus). "Nous ne négocions pas en position de force, il ne saurait être question ici d'adresser des ultimatums", a dit le porte-parole.

"La situation a tout simplement atteint un point critique sur la question de la sécurité paneuropéenne et sur celle des intérêts de notre pays. (...) Nous ne pouvons pas attendre davantage et les préoccupations que nous avons exprimées doivent obtenir des réponses concrètes", a-t-il ajouté.

L'Union européenne prépare sa réponse

Les pays de l'Union européenne - 21 sont membres de l'OTAN - doivent avoir des "positions claires" pour les discussions sur l'architecture de sécurité de l'Europe et nous devons "formuler notre réponse au cas où la Russie mettrait à exécution ses menaces contre l'Ukraine", a affirmé Josep Borrell.

Cette question de la "contribution précise de l'UE" au débat sera au coeur des réunions des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des Vingt-Sept jeudi et vendredi à Brest, dans l'Ouest de la France.

Josep Borrell a évoqué des "sanctions coordonnées" et d'autres actions non spécifiées. "Nous ne sommes pas une alliance militaire, mais nous avons les moyens de faire avancer nos intérêts de sécurité et ceux de nos partenaires", a-t-il affirmé.

Le chef de l'OTAN constate des "différences majeures" avec Moscou

Des "différences majeures" ont été constatées avec Moscou sur la sécurité en Europe, mais les pays de l'OTAN restent ouverts au dialogue, a affirmé mercredi le chef de l'Alliance atlantique à l'issue d'une réunion du conseil Otan-Russie à Bruxelles.

"La discussion n'a pas été aisée. Les échanges ont été directs sur la situation en Ukraine et des différences majeures ont été constatées sur la sécurité en Europe", a expliqué Jens Stoltenberg à l'issue d'une réunion de plus de trois heures au siège de l'Alliance avec Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères.