Après la rencontre, lundi à Genève, entre la vice-secrétaire d'État américaine, Wendy Sherman, et son homologue russe, Sergueï Riabkov, le sommet Russie-OTAN de ce mercredi à Bruxelles, c'est à Vienne, ce jeudi, qu'on va une nouvelle fois parler de l'Ukraine dans le cadre d'une réunion de l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Dans Le Point J, Alexandra Goujon estime que rien de concret ne sortira de cette semaine, pourtant qualifiée de décisive, car Moscou et Washington sont entrés dans un processus de négociations qui dépasse la "simple" question de l'Ukraine et de son éventuelle adhésion à l'OTAN.
Vladimir Poutine se saisit de n'importe quelle opportunité pour dicter l'agenda diplomatique.
"Certes, Vladimir Poutine s'inquiète depuis longtemps d'un éventuel élargissement à l'est de l'OTAN, mais en réalité, il n'y a actuellement aucun consensus, au sein de l'OTAN, pour accueillir l'Ukraine. L'escalade militaire n'est qu'un moyen de pression, comme le fait la Russie de façon cyclique, pour dicter l'agenda diplomatique."
Raison pour laquelle, même si elle est au cœur des discussions, l'Ukraine n'est pas invitée à y prendre part, car avant tout, l'objectif de la Russie c'est de parler entre grandes puissances et de montrer qu'elle est incontournable. Dans ce contexte, l'Ukraine n'a pas sa place. En revanche, des discussions bilatérales ont régulièrement lieu entre Kiev et ses alliés occidentaux, mais elles sont nettement moins médiatiques.
Quant à savoir si un conflit est imminent, ou s'il s'agit d'un simple coup de bluff, Alexandra Goujon a sa petite idée qu'elle développe dans cet épisode, accompagnée du témoignage de Gulliver Cragg, correspondant en Ukraine pour France 24, qui, lui, oscille entre l'inquiétude des habitants du Donbass et l'incrédulité des soldats ukrainiens.
Davy Bailly-Basin et l'équipe du Point J.