La dispersion musclée des manifestations, qui marquaient également le 11e anniversaire de la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, a donné lieu à des scènes de violence rarement vues dans la capitale depuis la révolte qui a renversé le dictateur en 2011 et donné le coup d'envoi des soulèvements du Printemps arabe dans la région.
"A bas le coup d'Etat, le peuple veut la fin du coup d'Etat", ont crié les manifestants rassemblés sur l'avenue Mohamed V, dans le centre-ville de Tunis.
Les opposants de Kais Saied qualifient de "coup d'Etat" son accaparement des pouvoirs le 25 juillet lorsqu'il avait limogé le gouvernement et suspendu le Parlement pour gouverner par décrets.
Dispositif policier massif
Le ministère de l'Intérieur qui avait déployé un dispositif policier massif, à grand renfort de barrières métalliques et unités anti-émeutes, a affirmé dans un communiqué que près de 1200 personnes avaient participé aux manifestations.
Les manifestants ont réussi à briser plusieurs cordons policiers et ont été refoulés à coups de matraques et gaz lacrymogènes et par des jets d'eau sale. Empêchés d'accéder à l'artère principale, l'avenue Habib Bourguiba, ils se sont éparpillés en plusieurs groupes distincts.
Des dizaines d'interpellations ont eu lieu, plusieurs personnes dont au moins un adolescent de 15 ans étant frappées et traînées au sol, selon des journalistes de l'AFP.
Des motards ont foncé sur certains groupes pour les disperser, et des tirs de sommation ont été entendus par une journaliste de l'AFP.
Au moins deux journalistes étrangers ont été interpellés et malmenés par la police, selon des témoignages de collègues.
ats/asch