Trois jours après l'éruption qui a provoqué le tsunami et fait trois morts selon l'ONU, l'étendue des dégâts reste mal connue dans ce petit royaume coupé du monde après la rupture du câble le reliant au réseau internet.
Aucun contact n'a encore pu être établi avec plusieurs petites îles, a indiqué à la presse un porte-parole du Bureau des affaires humanitaires (ONU). De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ajoute que les centres de santé n'ont pas observé une explosion de demandes de soins.
Il faut avant tout garantir l'approvisionnement en eau, a affirmé l'un de ses porte-parole. Les liaisons téléphoniques ont en partie été rétablies. Des dizaines de personnes au moins ont été accueillies dans des centres d'évacuation.
Autre problème, Tonga n'a pas observé de cas de coronavirus jusqu'à présent. Lorsque l'accès à l'aéroport de la capitale sera à nouveau possible, il faudra oeuvrer pour pouvoir éviter l'arrivée de la pandémie dans la région, a encore ajouté le porte-parole de l'OMS.
"Au moins 4 semaines" pour reconnecter l'île au monde
"D'après le peu d'informations dont nous disposons, l'échelle de la dévastation pourrait être immense, spécialement dans les îles les plus isolées", a déclaré Katie Greenwood, de la Fédération internationale de la Croix Rouge.
Les premières estimations de l'ampleur de la crise ont été transmises par téléphone satellitaire ou établies grâce à des survols de reconnaissance au-dessus d'un pays coupé du réseau Internet après la rupture d'un câble.
Il faudra au moins un mois pour réparer ce câble de communication sous-marin, qui relie les îles Tonga au reste du monde, a indiqué mercredi le ministère néo-zélandais des Affaires étrangères, citant une indication du câblodistributeur américain SubCom.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont envoyé des avions de reconnaissance Orion au-dessus des Tonga la veille, tiennent des navires d'aide prêts à être déployés.
Capitale recouverte de cendres
La capitale Nuku'alofa a été recouverte de deux centimètres de cendres et de poussières volcaniques, décrit le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (BCAH) dans un rapport d'urgence. L'électricité a été restaurée dans certains quartiers de la ville. Le réseau téléphonique local est aussi rétabli, mais les communications internationales sont interrompues.
Des rochers et des débris ont été aussi emportés par le tsunami vers l'intérieur des terres, endommageant le front de mer de Nuku'alofa. L'aéroport du pays espérait pouvoir dégager sa piste lundi, souligne le BCAH, afin de permettre l'atterrissage des avions militaires C-130 australiens.
La France, "voisine du Royaume des Tonga" via la collectivité d'outre-mer de Wallis-et-Futuna, s'est dite "prête à répondre aux besoins les plus urgents de la population", selon un communiqué.
Les principales agences d'aide, qui interviennent rapidement pour fournir une aide humanitaire d'urgence, ont affirmé être bloquées, incapables de contacter le personnel local.
agences/br/jpr
Plus importante éruptions depuis des décennies
L'éruption volcanique de la semaine dernière a été la plus importante enregistrée depuis des décennies: un énorme champignon de fumée et de cendres de 30 kilomètres de haut, suivi immédiatement du déclenchement d'un tsunami.
Des vagues de 1,2 mètre ont déferlé sur Nuku'alofa, où les habitants ont fui vers les hauteurs, laissant derrière eux des maisons inondées, tandis que des roches et de la cendre tombaient du ciel.