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Washington alerte sur une attaque russe possible "à tout moment" en Ukraine

Un convoi de véhicules blindés russes se déplace sur une autoroute en Crimée le 18 janvier 2022. La Russie a concentré environ 100'000 soldats près de l'Ukraine. [Keystone - AP Photo]
Des soldats russes mobilisés en Biélorussie / La Matinale / 1 min. / le 19 janvier 2022
Les Etats-Unis ont encore durci le ton mardi face à la Russie qui, selon eux, peut attaquer l'Ukraine "à tout moment". Les deux pays ont toutefois convenu d'une rencontre des chefs de la diplomatie vendredi à Genève pour tenter de trouver une "porte de sortie diplomatique" à cette crise.

"Nous sommes à un stade où la Russie peut lancer à tout moment une attaque en Ukraine", a estimé la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, parlant d'une "situation extrêmement dangereuse". Une responsable du département d'Etat a en outre alerté sur des mouvements de troupes russes en Biélorussie, voisin de l'Ukraine.

"Le fait que nous observions ces mouvementsen Biélorussie donne clairement aux Russes une nouvelle approche, s'ils décidaient d'entreprendre des actions militaires plus poussées contre l'Ukraine", a-t-elle jugé.

"Aucune option n'est exclue" côté américain pour répondre à une éventuelle attaque de ce type, a averti Jen Psaki.

Tentative de dialogue

Ce ton plus alarmiste de la part des Etats-Unis coïncide avec une nouvelle tentative de dialogue avec la Russie. La diplomatie américaine a ainsi confirmé que le secrétaire d'Etat Antony Blinken rencontrerait son homologue russe, Sergueï Lavrov, vendredi à Genève.

"Il est encore trop tôt pour dire si le gouvernement russe est sincèrement intéressé par la diplomatie, s'il est prêt à négocier sérieusement et de bonne foi, ou s'il utilisera ces discussions comme un prétexte pour affirmer que les échanges diplomatiques n'ont pas tenu compte des intérêts de Moscou", a commenté une source au département d'Etat sous couvert d'anonymat.

Avant cela, Antony Blinken est attendu mercredi à Kiev dans un contexte explosif, la Russie ayant déployé des dizaines de milliers de militaires à la frontière ukrainienne.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken lors d'une conférence de presse le 7 janvier 2022 à Washington. [Keystone - AP Photo/Andrew Harnik]
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken lors d'une conférence de presse le 7 janvier 2022 à Washington. [Keystone - AP Photo/Andrew Harnik]

Mobilisation diplomatique

Le secrétaire d'Etat américain se rendra ensuite à Berlin pour des discussions avec le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne sur l'Ukraine. Les Occidentaux ont prévenu la Russie qu'elle s'exposerait à de graves conséquences en cas d'invasion du territoire ukrainien.

La Russie avait auparavant réclamé mardi des réponses "concrètes" à ses exigences avant de nouveaux pourparlers sur l'Ukraine. Des négociations la semaine passée à Genève, Bruxelles et Vienne n'ont jusque-là permis que de constater le fossé séparant Moscou des Occidentaux. Le Kremlin exige notamment un engagement de l'Otan à ne plus s'élargir.

La Russie se dit menacée par l'Otan

La Russie nie toute velléité belliqueuse en Ukraine et se dit menacée par le renforcement de l'Otan dans la région. En plus d'un traité bannissant tout élargissement de l'Otan, en particulier à l'Ukraine et la Géorgie, une autre ex-république soviétique, Moscou réclame que les Américains et leurs alliés renoncent à organiser des manoeuvres et des déploiements militaires en Europe de l'Est. Ces revendications sont jugées inacceptables par les Occidentaux, qui veulent néanmoins poursuivre les discussions pour éviter un conflit armé aux conséquences imprévisibles.

Au cours d'une conférence de presse avec son homologue allemande Annalena Baerbock, Sergueï Lavrov a de son côté rejeté la demande occidentale de retirer les dizaines de milliers de soldats russes présents à la frontière ukrainienne, assurant que ces troupes ne menaçaient personne.

"Plus de 100'000 soldats russes, équipements et chars ont été déployés près de l'Ukraine sans raison. C'est difficile de ne pas voir cela comme une menace", a répliqué Annalena Baerbock.

Ajoutant aux tensions, Moscou a commencé à envoyer un nombre indéterminé de soldats en Biélorussie pour des exercices de préparation au combat aux frontières de l'UE et de l'Ukraine. Le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, a signifié aux attachés militaires étrangers en poste dans la capitale russe que ces manoeuvres étaient destinées à "repousser une agression extérieure".

>> Réécouter l'analyse de Tout un monde sur la supposée promesse de l'OTAN à la Russie en 1990 :

Le siège de l'OTAN à Bruxelles. [Keystone - AP Photo/Olivier Matthys]Keystone - AP Photo/Olivier Matthys
La supposée promesse de l'OTAN à la Russie en 1990 au cœur de la crise actuelle / Tout un monde / 7 min. / le 12 janvier 2022

ats/cab

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