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A l'issue de leur rencontre à Genève, Russes et Américains prennent rendez-vous "la semaine prochaine"

À Genève, Russes et Américains campent sur leurs positions mais poursuivent l'effort diplomatique
À Genève, Russes et Américains campent sur leurs positions mais poursuivent l'effort diplomatique / 19h30 / 2 min. / le 21 janvier 2022
Russes et Américains ont rendez-vous "la semaine prochaine", après des pourparlers francs sur la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine, qui menace toujours de dégénérer, l'armée russe campant à la frontière ukrainienne.

La rencontre vendredi entre les chefs des diplomaties russe et américaine Sergueï Lavrov et Antony Blinken à Genève est la dernière étape en date d'un ballet diplomatique qui avait commencé par deux conversations entre Vladimir Poutine et Joe Biden en décembre.

>> Lire : Russie et Etats-Unis à nouveau réunis à Genève pour trouver une entente sur l'Ukraine

Pour Washington, la perspective d'une incursion militaire russe en Ukraine est de plus en plus probable, des dizaines de milliers de soldats étant déployés depuis des semaines près de son voisin pro-occidental.

>> Voir le reportage à Kiev du 19h30 :

À Kiev, la menace russe est dans tous les esprits et les Ukrainiens disent être prêts à un nouveau conflit
À Kiev, la menace russe est dans tous les esprits et les Ukrainiens disent être prêts à un nouveau conflit / 19h30 / 2 min. / le 21 janvier 2022

Moscou dément tout bellicisme

Le Kremlin dément tout bellicisme, mais conditionne une désescalade à des traités garantissant le non-élargissement de l'OTAN, et une retraite de l'Alliance d'Europe de l'Est. Inacceptable, disent les Occidentaux, qui menacent la Russie de sanctions destructrices en cas d'attaque contre l'Ukraine.

Sergeï Lavrov et Anthony Blinken ont convenu que Washington présenterait "la semaine prochaine" une réponse écrite aux exigences russes, après quoi, selon le Russe, un "nouveau contact" entre eux aura lieu.

Discussions franches

Sergueï Lavrov a relevé que lui et le secrétaire d'Etat américain étaient "d'accord qu'un dialogue raisonnable était nécessaire" pour que "l'émotion retombe", tandis qu'Anthony Blinken saluait des "discussions franches et substantielles". 

L'Américain a cependant prévenu qu'il y aurait une réplique même en cas d'agression "non militaire" de la Russie contre l'Ukraine. Sur le fond, "je ne sais pas si nous sommes sur la bonne voie", a résumé Sergeï Lavrov. Malgré leurs divergences, Américains et Russes continuent cependant de se parler.

Signe de la complexité de la situation, la diplomatie russe a choisi ce vendredi, jour de négociations, pour insister sur un retrait des troupes étrangères des pays de l'OTAN de tous les Etats ayant rejoint l'Alliance après 1997, citant nommément la Bulgarie et la Roumanie, mais la liste comprend 14 pays issus de l'ex-bloc communiste.

Exigence "inacceptable"

"Une telle exigence est inacceptable et ne peut pas faire partie des sujets de négociation", a répliqué le ministère roumain des Affaires étrangères, faisant écho à la position de tous les membres de l'Alliance.

Le service de renseignement militaire ukrainien a lui accusé Moscou vendredi de continuer "de renforcer les capacités de combat" des séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine avec notamment des chars, systèmes d'artillerie et munitions.

La Russie est considérée malgré ses dénégations comme le soutien de ces combattants et l'instigateur du conflit qui a fait plus de 13'000 morts depuis 2014. Elle a aussi annexé la même année la Crimée en réaction à une révolution pro-occidentale à Kiev.

Nouveau sommet Biden-Poutine?

La rencontre de Genève vient achever une tournée d'Antony Blinken en Europe auprès de ses alliés ukrainiens, allemands, français et britanniques. Une nouvelle fois, Européens et Américains ont martelé que Moscou s'exposerait à des sanctions ravageuses en cas d'offensive en Ukraine, menace balayée par le Kremlin, qui n'a jamais cédé à cette forme de représailles en huit année de conflit sur l'Ukraine.

Joe Biden s'est dit prêt à un nouveau sommet avec Vladimir Poutine, après celui de juin 2021 à Genève. Pour Sergeï Lavrov, c'est "prématuré" d'en parler, même si le président russe "est toujours" prêt à échanger avec son homologue".

>> Voir l'analyse d'Antoine Silacci dans le 19h30 :

Antoine Silacci, chef de la rubrique internationale, revient sur la rencontre USA-Russie
Antoine Silacci, chef de la rubrique internationale, revient sur la rencontre USA-Russie / 19h30 / 1 min. / le 21 janvier 2022

ats/jpr/asch

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Une nouvelle crise en Europe "serait désastreuse", avertit Ignazio Cassis

Le président de la Confédération Ignazio Cassis est inquiet de la menace d'une détérioration de la situation en Ukraine. En pleine pandémie de Covid-19, "il serait désastreux pour l'Europe et pour le monde qu'une nouvelle crise prenne le dessus", a-t-il dit vendredi à Genève.

"Les discussions d'aujourd'hui ont eu lieu dans une période extrêmement difficile", a affirmé à la presse le président, au terme de ses rencontres avec le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

La réunion de vendredi laisse un "sentiment positif", ne serait-ce que parce que Washington et Moscou ont accepté de se donner un délai supplémentaire pour faire avancer le dialogue. Le président de la Confédération a affirmé que la Suisse était prête à accueillir une nouvelle réunion entre les deux interlocuteurs. Il est trop tôt pour savoir si celle-ci serait requise ou non.

"On sent la gravité de la situation", a aussi dit Ignazio Cassis. Ses discussions avec les deux ministres ont été "amicales", mais "concentrées". Le président relève également que l'Organisation pour la sécurité et a coopération en Europe (OSCE) va continuer à avoir un rôle important dans la situation ukrainienne.

En revanche, il n'attend aucune répercussion des tensions actuelles sur la conférence internationale pour les réformes en Ukraine que la Suisse accueillera l'été prochain. Pour autant qu'aucune dégradation vers un conflit ne soit observée, nuance-t-il.

Outre la sécurité en Europe, Ignazio Cassis relève que la Suisse est prête à oeuvrer avec ses bons offices face à l'augmentation des difficultés internationales. Il a aussi discuté de l'Iran et de la Libye avec Antony Blinken. Il a abordé le Bélarus et la situation des droits humains en Russie, notamment la fermeture de l'ONG Memorial, avec le ministre russe.