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Plus de 136 morts en quatre jours de combats entre forces kurdes et EI en Syrie

Le spectre de l’État islamique plane à nouveau sur la Syrie. Depuis trois jours, des combats ont fait une centaine de morts
Le spectre de l’État islamique plane à nouveau sur la Syrie. Depuis trois jours, des combats ont fait une centaine de morts / 12h45 / 1 min. / le 23 janvier 2022
Pour le quatrième jour consécutif, des combats entre djihadistes et forces kurdes soutenues par la coalition internationale ont continué de faire rage dimanche dans le nord-est de la Syrie avec un bilan alourdi à plus de 136 morts.

Déclenchés jeudi soir par un assaut majeur du groupe djihadiste Etat islamique (EI) contre la prison de Ghwayran (nord-est), l'une des plus grandes abritant des djihadistes en Syrie et gardée par les forces kurdes, les affrontements ont poussé à la fuite des milliers de civils dans un froid glacial.

>> Relire : Attaques meurtrières du groupe Etat islamique en Irak et en Syrie

L'assaut a été lancé par quelque 100 combattants de l'EI pour libérer leurs camarades de la prison située à Hassaké, une région faisant partie des territoires contrôlés par les Kurdes en Syrie, pays en guerre depuis 2011.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "84 djihadistes et 45 combattants kurdes ont été tués" en quatre jours, de même que "sept civils" dans ces combats qui ont lieu dans la prison et aux alentours.

Sans précédent depuis 2019

Cette attaque est la plus importante revendiquée par l'EI depuis sa défaite en 2019 en Syrie face aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les forces kurdes et soutenues par la coalition internationale antidjihadistes dirigée par les Etats-Unis.

Les FDS ont affirmé dans un communiqué que "les combattants de l'EI se trouvant dans l'enceinte de la prison ne pouvaient plus s'échapper", leurs forces ayant bouclé le secteur.

Selon l'OSDH, les FDS ont sécurisé la quasi totalité du secteur et une grande partie de la prison, à l'exception de quelques cellules. Ils sont soutenues par l'aviation de la coalition internationale.

Les FDS s'étaient déployés en force dans et autour de la prison, recherchant les djihadistes et appelant via des haut-parleurs les civils à quitter le secteur.

Centaines d'évasions?

Une centaine d'évadés ont pu être rattrapés par les forces kurdes mais des dizaines seraient encore en fuite, a indiqué l'OSDH. Les FDS ont affirmé avoir saisi des ceintures explosives, des armes et des munitions lors de la contre-attaque.

De leur côté, les assaillants ont indiqué s'être emparés d'armes et avoir libéré des "centaines" de jihadistes. Dans une vidéo diffusée samedi, l'EI montre environ 25 hommes, dont certains en habit militaire, affirmant qu'il s'agit de Kurdes capturés pendant l'assaut. Commentant la vidéo, les FDS ont affirmé que les captifs étaient des membres du personnel travaillant à la cuisine de la prison.

Réservoirs de soldats

Selon Nicholas Heras, du Newlines Institute à Washington, "les évasions de prison représentent la meilleure opportunité pour l'EI de retrouver sa force et la prison de Ghwayran est une bonne cible car elle est surpeuplée".

Des milliers de djihadistes sont détenus dans les centres de détention dans les vastes territoires du nord et nord-est de Syrie sous contrôle des autorités Kurdes. De nombreuses prisons étaient à l'origine des écoles et sont donc mal adaptées pour garder des détenus sur le long terme.

Selon les autorités kurdes, quelque 12'000 djihadistes de plus de 50 nationalités - européennes et autres - sont détenus dans leurs prisons. Elles réclament en vain depuis des années leur rapatriement.

afp/cab/ami

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Des milliers de civils ont pris la fuite

Selon les autorités locales kurdes, des milliers de personnes ont quitté leurs maisons près de la prison. Selon les autorités locales kurdes, des milliers de personnes ont quitté leurs maisons près de la prison. Les jihadistes "entrent dans les maisons et tuent des gens", raconté à l'AFP un habitant fuyant à pied.

"C'est un miracle que nous ayons pu sortir vivants", a-t-il dit, portant un enfant enfoui dans une couverture en laine. "La situation est toujours très mauvaise. Après quatre jours, les combats acharnés continuent."

Une femme de 80 ans qui a réussi elle aussi à s'enfuir, a affirmé: "nous allions mourir de faim et de soif". Et "maintenant nous ne savons pas où aller".