Dans un communiqué abrasif, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a dénoncé "l'ampleur de l'activité russe visant à ébranler l'Ukraine". Le ministère des Affaires étrangères affirme que "l'ex-député ukrainien Ievgeniï Mouraïev est considéré comme un candidat potentiel", mais il n'est pas le seul: les services de renseignement russes entretiennent "des liens avec de nombreux anciens hommes politiques ukrainiens".
La diplomatie britannique a évoqué plusieurs noms, dont ceux de Serguiï Arbouzov (le premier vice-Premier ministre de l'Ukraine de 2012 à 2014, puis Premier ministre par intérim) et d'Andriï Klouïev (qui dirigeait l'administration présidentielle de l'ex-chef de l'Etat ukrainien Viktor Ianoukovitch).
"Certains d'entre eux sont en contact avec des agents des services de renseignement russes actuellement impliqués dans la planification d'une attaque contre l'Ukraine", accuse le ministère.
"Accusations préoccupantes"
Les Etats-Unis ont qualifié dans la soirée les accusations britanniques de "profondément préoccupantes". "Le peuple ukrainien a le droit souverain de déterminer son propre avenir et nous sommes aux côtés de nos partenaires démocratiquement élus en Ukraine", a déclaré Emily Horne, porte-parole du Conseil national de sécurité à la Maison Blanche.
Ces affirmations britanniques rejoignent certaines informations américaines. Jeudi, les Etats-Unis avaient imposé des sanctions à quatre Ukrainiens, dont deux députés en exercice, accusés de travailler avec les services secrets russes (FSB), invoquant leurs "activités déstabilisatrices" en Ukraine. La Maison Blanche estime qu'une attaque pourrait désormais survenir "à tout moment".
Détente amorcée à Genève
Liz Truss a par ailleurs mis en garde Vladimir Poutine contre "l'erreur stratégique majeure" que constituerait "toute incursion militaire russe en Ukraine", menaçant son pays de représailles avec "des coûts sévères".
Accusé par les Occidentaux d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne en vue d'une attaque, le Kremlin dément toute intention belliqueuse mais lie une désescalade à des traités garantissant notamment le non-élargissement de l'Otan, en particulier à l'Ukraine. Inacceptable, répliquent les Occidentaux, qui menacent la Russie de sévères sanctions en cas d'attaque.
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Malgré des positions pour l'instant irréconciliables, une détente s'était amorcée vendredi entre les Occidentaux et Moscou après plusieurs semaines d'escalade verbale, à l'occasion de pourparlers à Genève entre les chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken.
ats/gma
Démission du chef de la Marine allemande
Le chef de la Marine allemande a été contraint samedi soir à la démission après avoir soutenu la Russie dans son bras de fer avec l'Occident sur l'Ukraine.
Le vice-amiral Kay-Achim Schönbach va quitter ses fonctions "avec effet immédiat", a déclaré samedi soir un porte-parole du ministère de la Défense à l'AFP.
Le haut gradé a déclenché une tempête diplomatique en qualifiant d'"ineptie" l'idée que la Russie puisse envahir l'Ukraine, alors que son propre pays et ses alliés occidentaux mettent en garde contre ce danger depuis des semaines.
"Il est facile de lui accorder le respect qu'il veut, et qu'il mérite aussi probablement", a ajouté le vice-amiral à propos du chef de l'Etat russe Vladimir Poutine.