Ces hommes et ces femmes qui se retrouvent le samedi pour s'entraîner, dans la neige ou la boue suivant la saison, sont des réservistes de l'armée ukrainienne.
Dans l'un des scénarios du jour, ils répliquent à une attaque surprise de l'ennemi russe, kalachnikovs factices à la main, tandis que des grenades fumigènes explosent autour d'eux.
Bataille de communication
Pour ces civils, qui en temps normal sont étudiants, architectes ou chercheurs, se préparer à la guerre avec Moscou est un devoir.
"Notre pays est en guerre, il faut que nous soyons prêts à faire face à la menace", explique dans le 19h30 Denys Semyroh-Orlyk, architecte et sergent réserviste de la défense territoriale.
Depuis le 1er janvier, la loi prévoit que des brigades de défense territoriales doivent être créées dans chaque région et chaque grande ville. Ces civils devront prêter main forte à l’armée régulière en cas de nouveau conflit.
Dans ce qui est aussi une bataille de communication, l’Ukraine veut convaincre la Russie que le prix d’une guerre serait trop élevé. L'armée a organisé une séance d'entraînement spéciale où elle a ouvert ses portes à des journalistes du monde entier.
Un résistant "derrière chaque arbre"
"Je pense qu'il est très important de montrer qui on est et ce qu'on fait. Les médias russes font de la propagande et diffusent des fausses informations. Il faut leur montrer que s’ils nous attaquent, derrière chaque arbre il y aura un résistant prêt à en découdre", clame le colonel de réserve Anatoli Essaoulov.
Pour ces volontaires de la réserve, ces manoeuvres sont d'autant plus nécessaires que, d'après Kiev et ses alliés occidentaux, la Russie a massé des dizaines de milliers de militaires et des armes lourdes aux frontières de l'Ukraine en prévision d'une éventuelle invasion.
L'armée ukrainienne, qui compte quelque 215'000 membres, se bat déjà depuis 2014 contre des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, un conflit qui a fait plus de 13'000 morts.
asch avec afp