Les Etats-Unis mettent 8500 soldats en alerte face à la situation en Ukraine, l'Europe appelle au calme
"L'Otan continuera de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger et défendre tous les Alliés, y compris en renforçant la partie orientale de l'Alliance. Nous répondrons toujours à toute détérioration de notre environnement de sécurité, notamment en renforçant notre défense collective", a expliqué lundi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.
"Le Danemark envoie une frégate dans la mer Baltique et s'apprête à déployer quatre avions de chasse F-16 en Lituanie pour soutenir la mission de police aérienne de longue date de l'Otan dans la région", a précisé l'organisation. "L'Espagne envoie des navires rejoindre les forces navales de l'Otan et envisage d'envoyer des avions de combat en Bulgarie", ajoute le communiqué.
"La France s'est déclarée prête à envoyer des troupes en Roumanie sous le commandement de l'Otan. Les Pays-Bas envoient deux avions de chasse F-35 en Bulgarie à partir d'avril pour soutenir les activités de police aérienne de l'Otan dans la région, et mettent un navire et des unités terrestres en attente pour la Force de réaction de l'Otan", détaille encore le communiqué.
La présence américaine également accrue
Les Etats-Unis ont placé jusqu'à 8500 militaires en état d'alerte qui pourraient être déployés au sein des troupes de l'Otan en cas d'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Ce dernier a souligné qu'"aucune décision n'a été prise sur un déploiement de forces en-dehors des Etats-Unis pour l'instant". Mais "il est très clair", a-t-il ajouté, "que les Russes n'ont actuellement pas l'intention d'amorcer une désescalade".
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La Russie dénonce une "hystérie"
De son côté, la Russie a accusé l'Otan et les Etats-Unis "d'exacerber" les tensions en décidant de déployer des navires et des avions de combat en Europe orientale, sur fond de craintes occidentales d'une attaque russe contre l'Ukraine.
"Les tensions sont exacerbées par les annonces et les action concrètes des États-Unis et l'Otan", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Celui-ci a aussi dénoncé "une hystérie" en Europe sur une supposée invasion russe imminente de l'Ukraine, avant de juger également "très élevé" le risque d'une offensive de Kiev contre les séparatistes pro-russes de l'Est ukrainien.
Russes et Américains sont convenus vendredi dernier d'un nouveau rendez-vous et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est engagé à "coucher des idées sur le papier" en réponse aux demandes de Moscou concernant la sécurité en Europe.
La Russie exige un engagement écrit sur le non-élargissement de l'Otan à l'Ukraine et à la Géorgie, une autre ex-république soviétique, et demande un retrait des forces et des armements de l'Alliance atlantique des pays d'Europe de l'Est ayant rejoint l'Otan après 1997, notamment de Roumanie et Bulgarie. Des demandes inacceptables pour les Occidentaux.
Bruxelles appelle à éviter les déclarations alarmistes
L'Union européenne a de son côté appelé à éviter les les "crises de nerfs et "les déclarations alarmistes" sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine, avant une "visioconférence sécurisée" entre le président Joe Biden et plusieurs dirigeants européens.
"Nous savons très bien quel est le degré des menaces et la façon dont il faut réagir. Il faut éviter de jouer avec nos nerfs et les réactions alarmistes qui ont même des conséquences financières", a averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l'issue d'une réunion en visioconférence entre les ministres des Affaires étrangères de l'UE et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
Les Européens ont été surpris par la "dramatisation" selon eux de la part des Etats-Unis de la situation en Ukraine avec l'annonce d'une invasion russe possible "à tout moment" et la décision de faire partir les familles des diplomates en poste à Kiev.
ther avec afp