Si l'actuel président du Conseil italien, Mario Draghi, apparaît toujours comme le candidat le plus probable pour succéder à Sergio Mattarella à la tête de l'Etat, ses ambitions sont entravées par la crainte de voir son élection à la présidence aboutir à l'éclatement de sa vaste coalition gouvernementale, en place depuis près d'un an, et à la tenue d'élections législatives anticipées.
Il s'agit d'un choix crucial. Le mandat présidentiel, d'une durée de sept ans, confère des pouvoirs importants que les crises politiques à répétition ces dernières années ont mis en exergue. Le chef de l'Etat a le dernier mot sur la nomination du premier ministre et sur la dissolution du Parlement.
Pas de consensus
Plus de la moitié des quelque mille députés, sénateurs et représentants régionaux concernés ont voté blanc pour le deuxième jour, reflet de l'absence de consensus sur un candidat entre les principaux partis. Un troisième tour de scrutin aura lieu mercredi matin, mais aucune avancée n'est attendue avant jeudi. A partir du quatrième tour, le seuil d'élection passe de la majorité des deux tiers à la majorité absolue.
Le président de la République a un rôle surtout protocolaire en Italie, mais cette année, l'enjeu est de taille: si Mario Draghi était élu, il pourrait abandonner la tête du gouvernement. Un tel choix pourrait provoquer des élections anticipées, voire faire dérailler les réformes nécessaires à l'obtention des milliards d'euros du fonds de relance européen promis à l'Italie.
Craintes
L'ex-président de la Banque centrale européenne avait été nommé par le président sortant en février 2021, quand l'Italie était en récession du fait de l'épidémie de Covid. Son gouvernement a supervisé le retour de la croissance et le succès de la campagne de vaccination contre le coronavirus.
De nombreux investisseurs internationaux craignent que l'Italie, très endettée, ne prenne du retard sur le calendrier serré des réformes en cas de départ de Mario Draghi. Et de nombreux députés craignent de perdre leur siège en cas d'élections anticipées. D'autres estiment que Mario Draghi serait mieux placé en tant que président pour garantir la stabilité politique et les bonnes relations avec Bruxelles.
agences/br