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Détenu par l'armée, l'ex-président du Burkina Faso "va bien"

Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par des militaires. [Keystone/AP - Sophie Garcia]
Détenu par l'armée, l'ex-président du Burkina Faso "va bien" / Le Journal horaire / 24 sec. / le 26 janvier 2022
L'ex-président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré est "aux mains de l'armée". Mais il "va bien", a annoncé mercredi un cadre de son parti, deux jours après le coup d'Etat militaire qui l'a renversé.
Roch Marc Christian Kaboré est détenu dans une villa présidentielle. [AFP - Sophie Garcia]
Roch Marc Christian Kaboré est détenu dans une villa présidentielle. [AFP - Sophie Garcia]

Pendant plusieurs heures lundi, le sort de l'ancien dirigeant est resté dans le flou. Des informations contradictoires ont circulé au sujet d'une arrestation, d'une exfiltration, voire d'une "tentative d'assassinat".

>> Lire également : Manifestation de soutien aux putschistes au Burkina Faso

Roch Marc Christian Kaboré est "toujours aux mains de l'armée", détenu "dans une villa présidentielle en résidence surveillée", a déclaré mercredi à l'AFP une source haut placée au sein de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Elle a donné des nouvelles rassurantes: selon elle, l'ex-président "va bien physiquement" et a "un médecin à sa disposition".

Tentative d'exfiltration avortée

Des propos qui confirment des déclarations du président français Emmanuel Macron, qui avait dit la veille avoir eu confirmation "qu'il était en bonne santé et qu'il n'était pas menacé". Peu avant l'annonce du putsch, le MPP avait dénoncé "une tentative avortée d'assassinat" du président burkinabé.

Selon la source au MPP, Roch Marc Christian Kaboré "n'a pas été arrêté aux premières heures" de la révolte des soldats. Dans un premier temps, alors que "sa résidence privée" était "quadrillée par les mutins", sa "garde rapprochée" l'avait exfiltré "à bord d'un véhicule banalisé pour le mettre en lieu sûr".

"C'est plus tard, et sous la pression des mutins, que ses gardes - notamment des gendarmes - ont dû le laisser" entre les mains des putschistes "et se rallier à eux dans la foulée", a-t-elle dit. Selon elle, "la gendarmerie ne pouvait que se rallier car toute l'armée était consentante pour démettre le président de ses fonctions".

Frontières rouvertes

Roch Marc Christian Kaboré a été renversé par des militaires avec à leur tête un lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba, président d'une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

La junte a pris la tête d'un pays miné par la violence djihadiste depuis 2015 qui s'est intensifiée ces derniers mois, après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes. Le MPSR avait annoncé la dissolution ou suspension des institutions de la République, ainsi que la fermeture des frontières aériennes et terrestres.

Les frontières aériennes ont cependant été rouvertes dès mardi, de même que les frontières terrestres pour certains produits, ce qui semble indiquer que la junte ne craint pas un "contre-coup" et maîtrise les différents corps d'armée.

>> L'interview de Melchior Lengsfeld, directeur d'Helvetas, sur la situation au Burkina Faso :

Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré a été arrêté lundi. Il était détenu dans une caserne de Ouagadougou, au lendemain de mutineries dans des camps militaires de ce pays en proie à la violence djihadiste, a appris l'AFP de sources sécuritaires. [KEYSTONE - SOPHIE GARCIA]KEYSTONE - SOPHIE GARCIA
Melchior Lengsfeld, directeur d’Helvetas, évoque la situation au Burkina Faso / Tout un monde / 4 min. / le 26 janvier 2022

afp/gma

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"Préoccupation" de la Suisse

Le coup d'Etat au Burkina, qui survient après ceux du Mali et de Guinée, a été fermement condamné par la communauté internationale qui exige la libération du président renversé.

La Suisse a de son côté indiqué suivre "attentivement et avec préoccupation" les derniers développements. Dans un message posté sur Twitter, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) demande la libération du président Kaboré ainsi que le retour rapide de l'ordre constitutionnel.

La Confédération appelle encore l'ensemble des acteurs au dialogue, au respect des droits de l'homme et à la garantie de la démocratie ainsi que de l'Etat de droit en faveur de l'ensemble des Burkinabés.