En France, la primaire de la gauche et ses candidats non consentants pourraient ajouter à la confusion
Le gagnant ou la gagnante est censé être porté par le peuple de gauche. Quatre femmes et trois hommes ont été sélectionnés en ligne. La liste rassemble à la fois de quasi-inconnus et des candidats comme Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo ou Yannick Jadot.
Le leader de la France insoumise, la candidate socialiste et l’écologiste ont toutefois été inscrits malgré eux et ont déclaré qu'ils ne reconnaîtront pas le résultat du vote. Seule Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice de François Hollande, a accepté de s’y soumettre. Elle part donc favorite.
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Chacun veut suivre son propre chemin
Si Christiane Taubira est investie, un vote auquel 471'000 personnes auront pris part constituera un signal fort. Mais on reste loin des 1,6 million d'électeurs qui avaient participé à la primaire de la gauche il y a cinq ans. Et comme chacun veut suivre son propre chemin jusqu'au 10 avril, l'ex-ministre de la Justice risque d’être une candidate de plus et pourrait se retrouver à se disputer un électorat de gauche déjà réduit.
Toutefois, pour les promoteurs de cette initiative citoyenne, la primaire est justement un moyen de pression des électeurs pour pousser à l'union. "C'est évidemment un signal fort que l'ensemble des citoyennes et citoyens attendent le rassemblement pour faire gagner l'écologie et la justice sociale. Le résultat qui tombera dimanche sera un élément déterminant pour enclencher une dynamique de rassemblement", a confié jeudi la porte-parole de la primaire populaire Cléo Belaïche au micro de La Matinale de la RTS. Elle dit espérer que le rassemblement, "qu'on a déjà vu s'opérer chez les citoyens depuis plusieurs semaines et plusieurs mois", va se concrétiser aussi du côté des candidats.
"Il y a un fossé (...) qui va coûter l'élection"
Au sein des militants de gauche, on est partagés entre l'espoir et la lucidité, car certains ont l'impression que l'union de leur camp éclaté est impossible. "Je ne comprenais pas le principe des candidats malgré eux, comme Mélenchon, Hidalgo, Jadot... Je ne comprenais pas pourquoi on les avait inclus, mais on m'a expliqué que c'était comme un sondage à grande échelle pour savoir qui était le candidat le plus légitime", confie un jeune électeur au micro de Tout un monde. Il annonce qu'il votera pour le leader de la France insoumise, même si ce dernier est contre cette consultation.
"Il y a un fossé qui s'est tellement creusé qu'on ne peut plus retourner en arrière. Je pense que c'est ce qui va coûter l'élection. Je vais voter Mélenchon, mais je sais qu'il n'arrivera pas au second tour", poursuit le jeune homme, qui participera à sa première élection présidentielle.
"Des élections, il y en aura d'autres, en 2027, et cætera... Il faut absolument que la gauche reste une force importante en France", estime de son côté une militante socialiste, qui concède s'investir, cette fois, pour "une cause perdue", mais qui veut sauver, pour la suite, ce qui reste de la gauche.
Sujet radio: Alexandre Habay
Adaptation web: Vincent Cherpillod